Ardennes : du foin et des jeux pour les animaux de l'Arche de Noé privés de visiteurs à Eteignières

Le parc animalier l'Arche de Noé à Eteignières dans les Ardennes subit lui aussi le confinement de la Covid et la sécheresse de cet été. Le foin ne suffira pas pour l'hiver et les visiteurs commencent à manquer aux animaux.

C'est déjà un peu l'aventure pour trouver l'Arche de Noé, cette ferme pédagogique récente, construite en 2017, dans un écrin de verdure au milieu des prairies d'Eteignières dans les Ardennes. De petites routes pittoresques et sinueuses vous y amènent en contournant la ville fortifiée de Rocroi.
Ce petit parc animalier s'étale sur dix hectares et se confond avec le paysage orangé de cet automne flamboyant.
 
 



Sophie Thiriet-Bourdon et son mari, enseignants tous les deux, ont eu l'idée de ce rendez-vous pédagogique avec l'animal et la nature. Pas vraiment un refuge, pas vraiment un zoo, l'endroit est avant tout un lieu de rencontres pour apprendre et partager des choses avec les visiteurs.
Sophie a quitté le tableau noir et ses élèves pour se consacrer pleinement à ses pensionnaires à plumes et à poils, mais l'enseignante ne s'est jamais arrêtée. 
Elle précise son activité en ces termes : " On est un peu un refuge, car ça nous arrive d'accueillir des animaux et d'en sauver, on est un peu un zoo, car on a des espèces sauvages. Mais c'est surtout le caractère pédagogique qui prime dans l'esprit d'apprendre et de transmettre des choses aux enfants."  

Covid, plus sécheresse, égal zéro

En ce jeudi 5 novembre de l'an Covid 2020, l'enthousiasme du couple est mis à rude épreuve. Comme tous les lieux du même genre, le parc est fermé aux visites pendant le confinement. Côté nourriture, la fenaison de cet été de feu a été pauvre, l'herbe s'est grillée au soleil et le foin vient désormais à manquer.
 L'addition est vite faite : il va falloir acheter du foin pour le bien-être des animaux.
 Sur Facebook, un appel est lancé :
Sophie nous résume son inquiétude en arpentant le long sentier menant aux chameaux : " On est en autonomie complète d'habitude sur nos prairies pour le foin. Cette année, à cause de la sécheresse, on a fait moitié moins de fourrage qu'en temps normal, et du coup, il nous en manque."
 

On a lancé un appel sur les réseaux sociaux pour trouver des fournisseurs de foin car, ceux que l'on connaît n'en n'avaient pas non plus. On a trouvé d'autres personnes, mais, le tarif est plutôt élevé. La priorité c'est de nourrir nos animaux même si c'est plus compliqué avec le Covid."

Sophie Thiriet-Bourdon, directrice de l'Arche de Noé à Eteignières. Ardennes.



Sur le site, ce ne sont pas moins de 150 animaux répartis en 50 espèces qui cohabitent en toute sérénité. Ici, le maître-mot, c'est "l'espace". Les enclos sont immenses et les animaux sont loin d'être confinés, eux. Au gré de la promenade, on peut ainsi croiser des chevaux, des chameaux, des vaches Highland d'écosse, des kangourous, des ratons laveurs, des autruches, des émeus, des nandous, des tortues et bien d'autres surprises.

 
 
La ferme pédagogique devait fermer, comme chaque année en janvier et en février. Mais les restrictions du confinement et l'absence d'entrées payantes ont bousculé le planning. Il va falloir rattraper le temps perdu. Le parc est plongé dans une léthargie qui ne prendra fin qu'avec le retour des prochains groupes de visiteurs. Sophie en est bien consciente et son constat est amer : " Il n'y a plus du tout de visites ! " s'exclame -t-elle en désignant les tarifs sur le panneau à l'entrée.
" C'est un arrêt complet de nos activités et une perte sèche importante. Cette semaine, je devais avoir des structures qui devaient venir à la ferme, en accueil, et là, ils ne peuvent pas se déplacer. Moi, toute la semaine, j'avais une activité, ce n'est pas comme les parcs qui ne travaillent que les mercredis, samedis et dimanches.
Je me déplace également en mode " médiation animale" d'habitude dans des établissements avec mes animaux pour des séances de découverte. (un chien, un chat, des lapins, des cochons d'Inde, une colombe)."


 

Pendant ce temps....

Ici, le chameau, c'est le Boss, ( le chef )

On ne peut pas les rater. Au beau milieu de la prairie, se dressent deux magnifiques chameaux dans la pâle lumière d'un mois de novembre. L'image est bien singulière dans nos Ardennes, mais l'animal est dans son élément, c'est même une adaptation facile et naturelle avec ce type de climat.
 Sa propriétaire nous en parle avec de l'émotion dans la voix : "Nos animaux ne sont jamais enfermés. Ils ont des abris ouverts et peuvent entrer et sortir du bâtiment. Le soir, par sécurité, ils rejoignent la ferme. Nous, on choisit nos espèces pour qu'il y est un bien-être animal, qu'ils soient heureux avec de l'espace."
En caressant le museau du chameau elle poursuit : " Le mâle s'appelle " Chance ", il a six ans et vient d'un cirque où il est né. Ce n'est pas un sauvetage, il y était très bien traité. Il est issu d'une reproduction et on l'a eu tout petit. " Nala, vient d'un parc animalier en région parisienne.
On a cherché à avoir des chameaux, car on avait envie de cette espèce. Ils supportent très bien le froid, car ils viennent d'Asie au départ, pas comme les dromadaires."

 


 
la chaîne web ardennaise " De quoi on cause ? " avec Olivier Faver, présente en vidéo l'Arche de Noé :

Quand la pandémie ne sera qu'un mauvais souvenir, la ferme reprendra ses visites avec ses ateliers découvertes, ses animations, et son fonctionnement optimal.
Les tarifs sont : 9 € par personne enfant/adulte, 8 € pour les familles de trois personnes, la visite est gratuite pour les moins de deux ans.
Un sceau de nourriture est prévu avec le prix de l'entrée pour gâter nos chers compagnons.




 
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