Fièvre catarrhale: après les animaux domestiques, les animaux sauvages sont-ils touchés?

La fièvre catarrhale touche-t-elle les animaux de la forêt ? Cette maladie qui frappe les troupeaux de moutons et de vaches, a-t-elle aussi contaminé des animaux sauvages ? Des promeneurs affirment avoir vu des cadavres de cerfs dans la forêt Ardennaise. Les chasseurs appellent à la prudence, les services de l'Etat sont en alerte, mais personne ne confirme l'information dans les Ardennes.

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Alors que la fièvre catarrhale se répand dans les élevages d'ovins et de bovins, les professionnels s'inquiètent de la contamination possible des grands cerfs autres gros ruminants dans leur milieu naturel, la forêt. Qu'en est-il ? Cela représente-t-il un danger pour les troupeaux domestiques ? Pour la faune sauvage ?

La fièvre catarrhale touche les ruminants

La fièvre catarrhale affecte les ruminants, qu'il s'agisse des bovins, des ovins ou des cervidés et autres gros ruminants. Elle est causée par un virus de la classe orbivirus  et est transmise essentiellement par les moucherons dits culicoïdes. Ces moucherons ne font pas de distinction entre les animaux domestiques et les animaux sauvages.

La fièvre catarrhale provoque des symptômes variés. De la fièvre, des lésions au niveau de la bouche et des pieds, ainsi que des troubles respiratoires. Elle peut entraîner la mort des animaux, comme on le constate chez beaucoup d'éleveurs.

Les chasseurs alertent leurs membres

Le 1er septembre, la fédération nationale de chasse a informé ses membres. Dans un communiqué, elle leur demande de faire remonter tous les cas constatés sur son réseau. Cela dit, elle n'est pas alarmiste: "Si on se réfère aux derniers épisodes dus à d’autres séro types, peu d’impacts ont été constatés sur les populations de cervidés et leur rôle vis-à-vis de la transmission aux ongulés domestiques semblait négligeable. Il reste toutefois primordial de signaler toute mortalité au réseau SAGIR dans les départements concernés".

La consigne est donc de faire remonter les informations afin que des dispositions puissent être prises.

Pas de cas déclaré dans les Ardennes

Dans les Ardennes, la fédération affirme qu'il n'y a eu aucune remontée de cas de cerfs ou de mouflons qui auraient pu être touchés par la fièvre. Jean-Pol Gambier, président de la Fédération de chasse des Ardennes, est formel. "Je reviens de la foire agricole de Sedan. Pour le moment, aucun cas n'a été déclaré. Nous avons rencontré des éleveurs, des chasseurs; personne n'a signalé de cas".

Thierry Huet, président de la FDSEA des Ardennes, confirme: " Les chevreuils et les cervidés pourraient être porteurs sains, mais pour le moment nous n'avons aucun cas signalé. Il est donc impossible d'en tirer des conclusions".

Pourtant certains professionnels affirment avoir vu des carcasses de grands cerfs, dans la forêt, entre l'Aisne et les Ardennes.

Des risques pour la faune sauvage

Si aucune donnée chiffrée n'est transmise par les services de l'Etat, la vigilance est donc de mise. La présence de cette maladie dans les populations de grands cervidés, mais aussi chez les mouflons, des ovins sauvages présents dans les Ardennes, peut avoir de graves conséquences pour la faune sauvage. Sa propagation peut impacter les élevages de ruminants domestiques dans la région. 

Limiter la propagation du virus

Pour limiter la propagation du virus, Il faut surveiller étroitement l'évolution de la situation. Des réseaux de veille existent. La fédération nationale de chasse alerte: " Il reste toutefois primordial de signaler toute mortalité au réseau SAGIR dans les départements concernés. Le réseau SAGIR s’appuie sur le volontariat et la motivation des observateurs de terrain. Il est administré et animé par l’OFB en coordination avec deux interlocuteurs techniques spécialisés dans chaque département : un membre de la Fédération départementale des chasseurs concernée et un représentant de l’OFB".

En cas de doute, les éleveurs doivent limiter le déplacement des animaux domestiques qui pâturent dans les zones touchées. Une vaccination sur des animaux qui vivent en liberté est inenvisageable.

Des éleveurs au bord du gouffre

Bruno Miser est éleveur à Blanchefosse-et-Bay dans les Ardennes. Tous les matins il fait le tour de son cheptel. Sa hantise ? Trouver un veau mort. « Je suis éleveur depuis 35 ans. J’adorais mon métier. Aujourd’hui je ne trouve plus de mots assez forts pour dire à quel point je suis dégoûté. Je ne sais pas si des animaux sauvages sont malades, mais ça ne changerait rien. La situation est catastrophique".

Il avait 400 ovins et 180 bovins. La maladie décime ses troupeaux. 50 moutons sont morts, une vache est à terre, beaucoup de bovins boitent, affaiblis par la maladie.

« Je suis très inquiet pour l’année prochaine. Je pense que je n’aurai pas de production.  La fièvre catarrhale a rendu les béliers stériles, les brebis sont dans un mauvais état et beaucoup d’agneaux meurent à la naissance ».

 

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