Ce mercredi, le tribunal de commerce de Compiègne a mis en délibéré au 16 mai la décision concernant la reprise de la Société ardennaise industrielle de Revin, ex Electrolux. Les 181 salariés ne sont donc toujours pas fixé sur leur sort. Et ils n'en peuvent plus d'attendre.
Ce matin devant la gare de Revin, au départ du bus affrété pour l'occasion par les syndicats de salariés de la SAI, ils avaient encore l'espoir de rentrer chez eux avec une certitude. Les 181 salariés de l'usine, qui fabriquait il y a quelques mois encore des moteurs de lave-linge pour le groupe Electrolux, y croyaient.
Ce 2 mai 2018, le tribunal de commerce de Compiègne devait décider si oui ou non il acceptait l'offre de reprise du site ardennais par le groupe breton Delta Dore. Une offre qui permettrait à 24 salariés ainsi qu'à la ligne de production d'être transférés au sein de la nouvelle entreprise, mais une offre surtout, qui devait permettre aux autres d'être fixés sur leur sort.
C'est donc dans une grande colère que les salariés de la SAI ont accueilli la décision du tribunal de Compiègne cette après-midi : une mise en délibéré du jugement au 16 mai prochain. "On voudrait savoir ! martèle Jean-Pierre Villeret, délégué syndical FO de la SAI. Il faut que les gens puissent se reconstruire ailleurs, et mettre un terme à tout ça".
Il va donc falloir attendre encore 14 jours, désormais, pour savoir si la cessation de la SAI sera totale ou partielle. En cas de cessation totale, l'ensemble des salariés sera licencié et il n'y aura pas de recours prudhommal possible. "Dans le cas d'une cessation partielle, les choses risquent d'être plus délicates", renchérit Jean-Pierre Villeret. Les salariés pourraient dans ce cas lancer une procédure aux Prud'hommes. Une autre question se pose enfin, plus pragmatique mais essentielle pour les 181 ex-Electrolux: qui va payer les salaires du mois de mai ?
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