Sedan : les pompiers viennent le secourir, il leur jette des couteaux... un an de prison avec sursis

Le mercredi 15 septembre, trois pompiers en intervention à Sedan (Ardennes) ont essuyé des jets de couteau. Maîtrisé et interpelé, l'auteur des faits vient d'être condamné à de la prison avec sursis et à payer des dommages et intérêts.

Les pompiers accomplissent leurs missions de lutte contre le feu et de secourisme avec une grande dévotion. Parfois (et de plus en plus souvent), on les remercie bien mal.

C'est ce qui s'est produit le mercredi 15 septembre 2021, vers 20h30. Trois pompiers portaient secours à une victime... qui s'est mis, dès leur arrivée, à leur jeter des couteaux.

L'assaillant a pu être maîtrisé par les pompiers. Les faits se sont produits à Sedan (Ardennes), et les pompiers venaient de la caserne sedanaise (visible sur la carte ci-dessous).
 


France 3 Champagne-Ardenne a pu joindre la cellule des affaires réservées au sein du service départemental d'incendie et de secours (Sdis) des Ardennes. Les précisions apportées font état d'un appel aux pompiers pour un individu de 26 ans retrouvé "inconscient sur son canapé". C'est sa famille qui a appelé. À l'arrivée des pompiers, la victime avait repris connaissance.

Et s'est muée en agresseur, car "fortement alcoolisée". Il a menacé les pompiers avec un couteau. Lesquels ont décidé de battre en retraite. C'est alors qu'il leur a jeté les couteaux, que les pompiers ont paré avec leurs sacs de secours. Il leur a été possible de donner l'alerte auprès du centre de secours, pour qu'on leur envoie le renfort de la police. 

La famille de l'agresseur était toujours sur place, et donc en danger : sa mère et sa soeur étaient présentes, ainsi qu'un bébé. Les pompiers ont donc décidé d'y retourner "pour protéger la famille", et ont réussi à maîtriser l'assaillant. 
 

État de choc

Personne n'a été blessé, mais "les pompiers sont choqués. Il y a 95% de volontaires chez les pompiers des Ardennes. Ils ne sont pas là pour ça. Ils quittent leur famille, leur entreprise, et ne s'attendent pas à être agressés."

Une plainte a été déposée par chaque pompier, ainsi que par le Sdis. Ce dépôt de plainte "est désormais systématique en cas de violence verbale ou physique. Il y a toujours eu des agressions sur les pompiers, mais s'il y a augmentation des chiffres et médiatisation, c'est parce que maintenant, on dépose toujours plainte."

Un accompagnement est proposé aux pompiers, la police vient dans la caserne prendre leur déposition, etc. Tout est fait pour que ces actes ne restent pas impunis. La mort "d'un collègue qui a perdu la vie à Paris, agressé au couteau lors d'une intervention", reste dans toutes les mémoires. 
 

La justice en marche

L'agresseur a été jugé le vendredi 17 septembre. Il n'était pas connu des services de police jusqu'ici. Il a été condamné à un an d'emprisonnement avec sursis, ainsi qu'à payer 500 euros de dommages et intérêts à chaque pompier (plus 300 euros au Sdis, partie civile). Une "réponse ferme" était attendue de la justice.

En réponse à ces agressions, la formation et les équipements des pompiers s'adaptent. Exemple avec les vitres latérales renforcées de leurs camions, ou des gilets pare-lame (c'est comme un gilet pare-balle, mais pour les couteaux). Une partie des dispositions qui figurent dans le plan d'action du ministère de l'Intérieur depuis 2020. Il fait suite à un rapport détaillé de la situation par le Sénat, en 2019. 
 

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