Témoignage. "Le compte n'y est pas" : la colère d'un producteur de lait qui réclame des "prix justes"

Publié le Écrit par Perrine Ketels

C'est une question que certains éleveurs aimeraient voir apparaître davantage dans les tractations actuelles : celle de la rémunération. Alors que les principaux syndicats de l'agriculture sont reçus à Matignon ce mardi 13 février, Adrien Lefèvre, éleveur laitier dans les Ardennes, témoigne.

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"Si on se remobilise, c’est parce qu’on n’est pas content des annonces qui ont été faites. Le compte n’y est pas, on n’a pas parlé revenu et on n’a pas parlé prix". Adrien Lefèvre, éleveur à Sorcy-Beauthémont dans les Ardennes, ne cache pas sa colère, alors que les tractations se poursuivent aujourd'hui.

Le premier ministre Gabriel Attal, le ministre de l'agriculture Marc Fesneau et la ministre de la transition énergétique Agnès Pannier-Runacher reçoivent les représentants des différents syndicats, dont la FNSEA, les Jeunes Agriculteurs, la Coordination rurale, et la Confédération paysanne.

"Le problème des prix doit être mis sur la table, avec une juste rémunération dans une filière comme la nôtre, à échelle européenne," souligne Adrien Lefèvre. Selon lui, la FNSEA, principal syndicat agricole, a occulté cette préoccupation. "Elle ne parle que des allègements de charge. Il faut vraiment qu’on envoie un message fort", assure-t-il.

Un modèle plus juste

Adrien Lefèvre est membre de Faire France, une marque née il y a plus de dix ans et qui regroupe plus de 350 éleveurs laitiers à travers la France. Ce réseau défend un modèle économique garantissant une rémunération juste aux producteurs, en fonction des coûts de production.

"Nous, on a un concept aujourd’hui qui fonctionne et on voudrait qu’il soit reconnu d’utilité publique. Le concept, c’est le lait équitable, avec notre vache tricolore," explique Adrien Lefèvre, en montrant du doigt le logo de Faire France, cousu sur son vêtement. "On montre que lorsqu’on rééquilibre les marges de chacun, on peut, nous, producteurs, vivre dignement de notre métier."

En 2024, la marque rémunère ses producteurs à hauteur de 56 centimes par litre, contre 44 centimes en laiterie.

L'urgence d'une action politique forte

Face aux enjeux de la transition générationnelle et aux défis économiques qui pèsent sur le secteur agricole, Adrien Lefèvre insiste sur l'importance d'une action politique ferme et concertée. "Dans les manifestations aujourd’hui, on se rend compte que 80% des gens ont moins de 40 ans, c’est donc la génération qui arrive," précise-t-il. "Les politiques doivent envoyer un message fort à cette nouvelle génération."

Si le message n'est pas entendu, les agriculteurs promettent des actions fortes lors du salon international de l'agriculture, qui se tiendra du 24 février au 3 mars.

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