Le parc d'attraction Nigloland, situé dans l'Aube, est dans l'attente d'une date de réouverture. Différentes pistes sont envisagées, dont une qui prévoit de ne pas ouvrir en 2020. 650 000 visiteurs y viennent chaque année.
Dès le 17 mars, le parc d'attractions Nigloland (Aube) avertissait d'un retard logique de l'ouverture prévue à Pâques comme chaque année. "Au regard de la crise du covid-19 et des dispositions annoncées par les autorités, l'ouverture de Nigloland va être différée, et ce jusqu'à nouvel ordre, dans l'intérêt des visiteurs et des employés". Mais depuis quelques jours, l'incertitude grandit quant à une possible ouverture en 2020.
Rodolphe Gélis, l'un des responsables de ce parc créé en 1987, élu 3e meilleur parc d'attraction en Europe, nous l'a confirmé ce mercredi 15 avril. Tout est envisagé pour la suite. Et l'ambiance est inédite au sein de l'établissement implanté à Dolancourt près de Bar-sur-Aube. "Pâques sans Nigloland, ça fait bizarre, et une journée de vacances comme aujourd’hui avec 25 degrés, être seul dans le parc, c'est du jamais-vu", se désole le directeur d'exploitation. Pour rappel, 650.000 visiteurs poussent les portes du parc chaque année, avec une forte affluence lors des vacances de Pâques. Ce qui en fait le premier site touristique payant du Grand Est, et l'un des plus grands parcs d'attractions en Europe.
Pas de recrutements saisonniers
Les 70 salariés permanents sont aujourd'hui tous confinés chez eux. Face à la crise, les recrutements de 450 saisonniers n'ont pas été à leur terme. "Nos salariés sont tous confinés chez eux, une petite partie continue à travailler sur l'entretien, d'autres surveillent la nuit. Certains travaillent sur les jardins pour que le parc ne ressemble pas à une jungle, et enfin, l'équipe administrative gère les contrats, les payes et réalise des simulations pour analyser les conditions d'une éventuelle ouverture."Mais cette réouverture tant attendue par les touristes et les employés semble aujourd'hui compromise. Les responsables se veulent réalistes. "Il ne faut pas se faire d’illusion, poursuit Rodolphe Gélis, il n'y aura rien avant mi-juillet, et il nous faut un mois avant de réouvrir le parc, pour préparer les restos, assurer le nettoyage, remettre en route les manèges, dont la nouvelle attraction…
On est comme toutes les entreprises, on attend une visibilité pour savoir quand on pourra retravailler.
-Rodolphe Gélis, directeur d'exploitation du parc Nigloland
Année blanche ? Tout est possible
Les regards des professionnels aubois se portent vers la Chine, qui a vécu la pandémie avec un temps d'avance. Ils se renseignent sur la stratégie des confrères asiatiques. "On suit ça de près depuis décembre, avec l’évolution du covid19. On savait que si le virus arrivait en Europe, on serait fortement impacté. Comme l'ensemble des sites touristiques. Pour ceux qui ont rouvert en Asie, il n’y a pas de spectacle, des limites dans les files d’attente, des prises de température des clients et même des applis de tracking pour voir si certains clients sont porteurs du virus, ou ont été touchés par le covid".Autre paramètre : la réaction du public après le confinement. Et là, c'est l'inconnue. Personne ne sait comment les gens vont réagir, explique Rodolphe Gélis. "Les gens auront-ils envie d’aller aux lacs, au resto, vont-ils se ruer sur les sites de loisirs ? Même si c’est humain, car on n’en peut plus, cela reste une vraie question, on ne sait pas."
Dès le début de la crise sanitaire, trois simulations ont été réalisées. Une ouverture début juillet, une en septembre et même une "année blanche", sans ouverture du tout. "Dans les trois cas, on a évalué nos finances, notre trésorerie, et on peut faire l’année blanche. Ça coûte cher, mais on peut le faire, on a les reins solides. Mais il ne faut pas que ça dure plus longtemps. Pour l’instant ça va". Noisette express, la nouvelle attraction familiale à sensation qui devait être inaugurée cette année, n'attend que ses premiers clients.