Des élèves qui manifestent avec leurs tracteurs jouets pour dénoncer la perte d'un poste d'enseignant en maternelle à la rentrée prochaine : l'initiative est originale. Elle se déroule ce jeudi 8 février à Essoyes (Aube). Parmi les enfants, certains sont fils et filles d'agriculteurs.
Une colonne de tracteurs stationnés devant l'école pour manifester contre une fermeture de classe : à Essoyes dans l'Aube, les habitants ne font pas dans la demi-mesure. Même si ces tracteurs sont des jouets pilotés par les enfants, l'image est forte dans ce territoire rural.
Le groupe scolaire de la commune pourrait perdre un poste d'enseignant de petite section de maternelle à la rentrée, selon les syndicats. Une classe complète qui disparaîtrait à cause d'un élève en moins : ils sont en effet 89 inscrits pour la rentrée de septembre 2024, contre 90 actuellement.
Une classe de maternelle à triple niveau
Cela implique une nouvelle répartition des enfants dans les classes. Le jeu des générations provoquerait alors une situation jugée intolérable : une classe de maternelle à triple niveau de 24 élèves, dont deux lourdement handicapés. La présence de deux AVS, d'une Atsem et de l'enseignante pousserait à 28 le nombre de personnes dans la classe "et les murs ne sont pas extensibles", dénoncent les manifestants.
Le maire de la commune, Thierry Mercuzot, estime que "le milieu rural paie cher ces suppressions de classes" car elles vont à l'encontre de l'attractivité du territoire. "Nous les élus, nous essayons de travailler sur la présence de médecins, l'installation de nouvelles entreprises, et on pense que ce n'est pas un bon signe qu’on nous envoie en fermant des classes dans le Baséquanais", commente-t-il.
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La manifestation organisée ce jeudi 8 février devant le groupe scolaire a rassemblé des parents d'élèves, des élus de la commune d'Essoyes et de la communauté de communes du Barséquanais en Champagne. Ils espèrent tous que les services de l'académie de Reims Champagne-Ardenne reviendront sur leur décision de fermeture de classe.
Il se trouve que l'académie de Reims fait partie des territoires français où les effectifs d'élèves sont une nouvelle fois en baisse dans le premier degré : -1,9% en Champagne-Ardenne, contre seulement -1,01% à l'échelle nationale. La conséquence à la rentrée prochaine, ce seront 90 postes en moins affectés aux quatre départements. Pour autant, le nombre d'élèves par classe ne fait que diminuer depuis 2016 dans l'académie : il est passé de 23 élèves en moyenne à 20 élèves dans les prévisions pour la rentrée 2024.
