Le club de foot de Troyes a publié sur les réseaux sociaux la photo d'un de ses joueur U19 en équipe de France avec les genoux floutés. Face à la polémique qui enfle, l'Estac a supprimé la publication et plaide pour une erreur humaine en rappelant ses valeurs d'ouverture et de tolérance.
C'est une photo dont le club de foot de Troyes se serait bien passé après coup. On y voit un joueur du club de l'Estac, évoluant en équipe de France U19 face au Mexique, en pleine action samedi 7 septembre. Les genoux du joueur, Anis Ouzenadji, âgé de 17 ans, sont étrangement floutés. La photo a été diffusée sur le compte X (ex Twitter) du club de foot, lundi 9 septembre en fin de journée.
Certains sites d'extrême droite, et même un compte du porte-parole du RN, ont relayé ce tweet. Les commentaires ont fusé immédiatement, des internautes se sont interrogés. Pourquoi flouter les genoux de ce joueur en action ? Certains y ont vu une atteinte à la laïcité, une application de la charia, qui interdirait de montrer certaines parties du corps dans la religion musulmane.
Face à la polémique, le club a retiré cette photo. Et s'est expliqué sobrement. "Suite aux réactions généré par l'une de nos publications, l'Estac tient à préciser qu'elle se veut être une institution sportive neutre ouverte au plus grand nombre, sans distinction, porté par des valeurs de respect et d'authenticité".
Suite aux réactions générées par l’une de nos publications, l’ESTAC tient à préciser qu’elle se veut être une institution sportive neutre, ouverte au plus grand nombre, sans distinction, portée par des valeurs de respect et d’authenticité.
— ESTAC Troyes (@estac_officiel) September 10, 2024
Contacté par France 3 Champagne-Ardenne, le club sportif troyen précise les choses. "Ce n’est pas une posture du club, on ne prend pas position pour une religion ou autre signification de ce type. Nous prônons l'ouverture, le respect et la tolérance".
Trois jeunes joueurs troyens ont rejoint l’équipe de France des U19. Selon nos informations, il s'agit d'une erreur humaine. Le club a demandé à retirer immédiatement cette photo.
Tsunami de réactions
Le club a dû rétropédaler face au "tsunami dans la tronche ce matin" provoqué par ce message social. Mais le mal était fait, "on n'accepte pas ce type de contenu sur nos réseaux, réagit le club. Et on a mis un commentaire qui explique sa portée. La vocation du club est simple, c'est la neutralité absolue. Oui cette photo est malencontreuse. Elle n’a pas sa place sur nos réseaux. Mais en regard du déchainement de passion, ça peut être perçu comme de l’islamisme pudique".
Désormais, la direction de l'Estac va s'interroger sur les suites à donner à cette publication. Car une question se pose : a-t-il été influencé ? Des démarches pourraient être entreprises en ce sens.
En février 2024, la Fédération française de football avait rappelé dans un courrier aux présidents de ligues et de districts qu’ils étaient tenus de "faire respecter l’interdiction de porter des collants ou des casques. La FFF craignait que ces objets soient détournés pour en faire des signes liés à l’islam".