Ce dimanche 4 décembre, les habitants d'Essoyes, dans l'Aube, ont exprimé leur refus de voir leur château municipal vendu.
"Autorisez-vous le conseil municipal à vendre le château ?" C'est à cette question que les habitants d'Essoyes, charmant village de 750 âmes à la frontière entre la Champagne Sud et la Bourgogne, étaient appelés à répondre. A l'issue du dépouillement, le non l'a emporté avec 135 voix, contre 76 oui et 1 nul. "Un résultat clair, sans ambiguïté", commente le maire d'Essoyes, Thierry Mercuzot qui promet que le résultat du vote sera respecté. Le château ne sera donc pas vendu.
Cette consultation citoyenne était organisée ce dimanche 4 décembre en mairie pour décider de l'avenir de cette bâtisse, désormais inoccupée. "Les avis étaient assez partagés chez la population comme au conseil municipal, d'où l'idée de cette consultation, explique le maire, car nous sommes tous très attachés à ce château qui a été l'école du village de la fin des années quarante jusqu'à la construction en 2018 d'un nouveau groupe scolaire, ailleurs sur la commune."
Cette demeure, agrandie en château à la fin du XIXe siècle par la famille Herriot, cofondatrice des Grands magasins du Louvre, est rachetée en 1936 par la commune. Elle abrita au fil des années un orphelinat, un cantonnement pour prisonniers français, le Trésor Public, l'école communale, ainsi que quelques logements. Désormais vidé de tous ses occupants, le château n'est aujourd'hui plus chauffé et risque de se détériorer.
2 millions d'euros de rénovation
"Le château n'est pas en ruines, mais il faut refaire l'électricité, changer les fenêtres, isoler le bâtiment, revoir le système de chauffage et l'accessibilité, précise Thierry Mercuzot. La rénovation du lieu coûterait au moins 2 millions d'euros. Et comme toutes les communes, nous devons aussi réduire nos frais de fonctionnement." Le coût considérable des travaux, de l'entretien, ainsi que l'absence de réel projet, ont incité les élus à envisager de vendre la bâtisse. Des investisseurs privés se sont montrés intéressés, des projets publics ont été envisagés, mais au final aucune solution n'a émergé.
Pour aider les habitants à faire leur choix, des documents ont été distribués dans les boîtes aux lettres, des visites du château ont eu lieu, ainsi qu'une réunion publique lundi dernier. La municipalité assure qu'elle tiendra compte de l'avis des électeurs qui se sont mobilisés. Sur les 520 habitants inscrits sur les listes électorales, 212 personnes se sont prononcées.
L'avenir du château sera à nouveau débattu lors du prochain conseil municipal. "On prendra le temps de bien faire les choses, de bien réfléchir avant de lancer un appel à projets pour du public, du privé, une location, pas de location, il faut qu'on discute de tout ça", assure le maire.