Grève des employés de Lacoste : "mépris", "fins de mois à découvert"... les raisons de leur colère

Une importante grève est menée par une centaine de personnes employées sur le site de logistique de Lacoste à Buchères (Aube), depuis ce lundi 12 février. Elle est reconduite au lendemain, les demandes de hausse de salaire et de meilleures conditions de travail n'étant pas satisfaites pour l'intersyndicale.

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Le groupe Lacoste est un important employeur dans le département de l'Aube, via son site logistique de Buchères. Plus de 200 personnes y travaillent (sans compter 400 intérimaires lors des pics d'activité), sept jours sur sept et 24 heures sur 24 selon les syndicats. Une grande partie de ces travailleurs et travailleuses se trouvait en grève, qualifiée d'inédite, ce lundi 12 février 2024.

La grève est portée par une intersyndicale demandant une augmentation des salaires (de 175 euros) et une amélioration des conditions de travail. Des revendications mises en parallèle avec "un chiffre d'affaires multiplié par quatre en six ans", que l'on doit au travail acharné du personnel méritant "de la considération" selon l'Union nationale des syndicats autonomes (Unsa).

Les livraisons vers et depuis le site de l'exploitant (Solodi), qui dessert le monde entier en produits textiles Lacoste, sont très perturbées. La reconduction du mouvement au mardi 13 février a été votée à une très large majorité (plus de 95%). 

Fins de mois à découvert

Tiphaine Le Roux, reporter de France 3 Champagne-Ardenne présente devant le site de Buchères, au sud de l'agglomération troyenne, rapporte un fort engagement des quelque 100 personnes (au moins) présentes (voir localisation sur la carte ci-dessous).

Beaucoup n'en peuvent plus, comme Gwenaëlle Duarte, employée depuis 2016 (elle avait fait six ans d'intérim auparavant) et délégué syndicale de la Confédération française démocratique du travail (CFDT). "Ce sont les salaires qui nous poussent à venir ce matin. Ça devient compliqué, surtout avec les trois années difficiles qu'on vient de vivre."

"Personnellement, à la fin du mois, je suis à découvert. Ma paye, elle me sert à venir travailler. Je ne vois pas le bout, comme beaucoup ici d'ailleurs. On n'est guère plus qu'au-dessus du Smic." Ferme sous son bonnet noir et son gilet réfléchissant orange, elle avance qu'"on est dans une entreprise qui gagne de l'argent, qui marche bien. Et tant mieux. On est content de ça, mais on aimerait aussi être écouté. Que la direction soit consciente que ça devient difficile de venir travailler."

Accidents du travail

"Il y a un mépris pour ce site par rapport aux autres sites Lacoste. On a vraiment l'impression d'être la cinquième roue du carrosse." Elle fait référence au site troyen de production et d'opération des Gayettes. À Buchères, le taux d'absentéisme avoisine les 10%, et une hausse des accidents du travail est à déplorer.

"C'est pour ça qu'on est là", assène la travailleuse. "Et on le restera si les gens veulent se battre jusqu'au bout. C'est eux qui décident, même si on comprend que la conjoncture est difficile."

De son côté, Lacoste a fait savoir que "dans un secteur textile en souffrance et où les difficultés des entreprises se multiplient, Lacoste accompagne ses collaborateurs dans la durée. Avec pour objectif principal la sécurité de l’emploi et la pérennité de la marque, en particulier concernant les zones de production et de logistique sur le territoire français."

Lacoste semble donner des gages. "Les collaborateurs sont éligibles à un certain nombre de mesures incluant augmentations générales et individuelles, intéressement et participation et revalorisations leur permettant de protéger leur pouvoir d’achat et d’améliorer leurs conditions de travail."

Cependant, cette réponse est jugée insuffisante par l'intersyndicale, notamment en ce qui concerne les conditions de travail. Elle attend donc la journée de mobilisation du lendemain de pied ferme.

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