Une cinquantaine d'agriculteurs en colère se sont réunis mercredi 2 octobre devant la préfecture de l'Aube à Troyes. Ils dénoncent une nouvelle directive sur les nitrates jugée irrecevable.
La précédente action des agriculteurs avait été historique à Troyes en février 2024, lors du grand mouvement national. Comme un signal du ras-le-bol d'une profession. Cette fois, ils annoncent la couleur et sont prêts à remettre le couvert.
Ce mercredi 2 octobre devant la préfecture de l'Aube, à Troyes, ils sont une cinquantaine devant les grilles, et ont déversé du fumier en masse. Romain Benoist, président des Jeunes agriculteurs de l'Aube est déterminé : "Nous n’avons pas été écoutés du printemps dernier, pire, on nous sort de nouvelles directives nitrates irrecevables. Si on ne nous écoute pas, on accélère le mouvement".
En cause cette fois-ci, la présentation du Programme d’Action Nitrates et les nouvelles dates des épandages. Le gouvernement a estimé qu'une phase de concertation doit avoir lieu suite à la co-saisine du ministère de la Transition écologique et solidaire et de celui de l’Agriculture et de l’Alimentation. La Commission nationale du débat public (CNDP) a décidé, le 4 mars 2020, qu’il y avait matière à l’organisation d’une concertation préalable avec garants, en application de l’article L.121-8 du code de l’environnement, pour la révision du programme d'actions national «nitrates» (PAN). Des changements doivent avoir lieu et ils impacteront le monde agricole.
Une réunion est en cours à la préfecture sur le sujet avec des représentants syndicaux de la FDSEA, en l'absence du préfet parti dans un ministère. Le sujet de la directive nitrate n° 7 est discutée sur fond de mauvaises récoltes agricoles. "Il y a des chances qu'on monte à la direction régionale de Châlons-en-Champagne, il faudra rester mobilisés", explique un porte-parole, Alain Boulard, pour la chambre d'agriculture.
"Marre du couperet de la règlementation"
"Nous on ne veut pas changer de directive sur les nitrates, sur les jachères aussi. Dans certains secteurs, on a trop de jachère. Il y a aussi beaucoup de zones humides, et cela va donner des contraintes. Il y a aussi une zone autour du parc de la forêt d'Orient (Aube) où l'État ne veut plus d'agriculture. Et c'est inacceptable. Pendant l'automne, on va se mobiliser et sauver notre agriculture auboise", déclare Joël hospital, administrateur FNSEA, ex président FDSEA de l'Aube.
"Rien n'a bougé depuis les manifestations de début 2024, continue le représentant. Là c'est gentil, mais c'est un coup de semonce pour que le gouvernement comprenne qu'on n'en peut plus. Certains sont sur la corde raide, le climat a perturbé les moissons."
"Cette réglementation, les agriculteurs n'en veulent plus. Les gens veulent vivre de leur métier, mais pas avec le couperet au-dessus de la tête. Ils ont peur des pénalités et du contrôle. Si ça ne s'arrange pas, en tant qu'administrateur de la FNSEA, je vais remonter e qui se passe dans le département. À un moment, il faut arrêter".