Mort de Nahel : une maison de quartier détruite par un incendie volontaire, "c'est toute la population qui va en faire les frais"

Dans la nuit du jeudi 29 au vendredi 30 juin, en réaction à la mort de Nahel, plusieurs quartiers de Troyes et des communes de l'agglomération ont été en proie à des incendies et des dégradations. Ce matin, la préfète de l'Aube appelle au calme. La municipalité promet de remettre en état au plus vite les équipements dégradés.

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De la tôle froissée, déformée par la chaleur des flammes. Ce matin, la maison de quartier des Sénardes à Troyes est totalement détruite par les incendies allumés dans la nuit du jeudi 29 au vendredi 30 juin. Le toit éventré, témoigne de la volonté de mettre à terre cet édifice construit par la collectivité.

Un habitant du quartier que nous avons rencontré et qui souhaite rester anonyme raconte ce qu'il a vu. "J'ai d'abord entendu des jeunes qui criaient et qui gueulaient, mais d'une force, terrible et j'ai ouvert la fenêtre et puis j'ai vu qu'ils faisaient péter des pétards vraiment très très fort et après ils sont passés par le grillage de la porte derrière, ils ont cassé une vitre avec des coups de pied dedans et puis des bouts de bois, je ne sais pas ce qu'ils avaient exactement. Ils ont cassé la vitre et ils ont allumé le feu et après les flammes sont sorties du toit. Là, j'ai appelé les pompiers, ils m'ont dit qu'ils étaient au courant et puis ils sont partis.

Ils étaient une vingtaine à peu près, tout en noir complètement et cagoulés. On ne pouvait pas du tout les reconnaître. Mais bon, il paraît qu'ils ont été filmés par la caméra, ça sera bien car c'était notre mairie. On allait y voter, on faisait nos papiers. On allait voir les assistantes sociales qui nous aidaient. On ne peut plus maintenant, ils ont cassé un bâtiment ancien ici pour nous faire une mairie et elle nous servait vraiment bien. Maintenant, on n'en a plus, ils ont vraiment embêté tout le quartier. Ce n’est pas une seule personne, c'est tout le quartier qu'ils embêtent. Vraiment ce coup-là, ça va de plus en plus loin, il serait temps que la police réagisse et qu'il fasse quelque chose".

La préfète de l'Aube, Cécile Dindar et le maire de Troyes François Baroin se sont rendus sur place ce vendredi 30 juin au matin pour constater les dégâts. Des violences urbaines "inédites" à l'échelle de la ville selon François Baroin déjà élu en 2005. "Même en 2005 pour avoir connu cette période la violence générée par un fait de dimension national n’avait pas eu un tel impact", assure l'édile.

S'il promet de reconstruire la maison de quartier des Sénardes, le maire de Troyes condamne avec "fermeté" les évènements de la nuit et appelle au dialogue."On a le droit d’être solidaire avec les familles en deuil lié aux évènements de Nanterre mais on n'a pas le droit de tout confondre et basculer dans un évènement d’une rare violence. [...Je souhaite que les papas et les mamans responsables puissent engager le dialogue avec leur famille pour faire comprendre que ça ne sert à rien de détruire des bâtiments publics." 

Arrêté préfectoral

Dans la cité tricasse, la mairie de quartier du Point du Jour et l'école Marcel Pagnol ont été également dégradées précise la mairie de Troyes, sur Twitter.

Deux commerces ont également été vandalisés aux Marots et aux Sénardes. Plusieurs feux de véhicules ou de poubelles ainsi que des dégradations du mobilier urbain ont été recensés indique également la municipalité dans un communiqué.

"Les services municipaux sont actuellement mobilisés pour permettre une remise en service des équipements publics et des voiries", assure la collectivité sur ses réseaux sociaux.

Depuis le mardi 27 juin et la mort du jeune Nahel, 17 ans, tué par un policier à la suite d'un refus d'obtempérer à Nanterre (Hauts-de-Seine), des violences urbaines ont éclaté dans de nombreux quartiers sensibles partout en France. Ce matin dans un communiqué, la préfète de l'Aube "condamne avec la plus grande fermeté ces violences et les dégradations commises" et "appelle au calme". Selon la préfecture de l'Aube, les communes de la Chapelle-Saint-Luc et de Romilly-sur-Seine ont elles aussi connu une nuit de violence hier soir.

Suite à cette nuit de violence, et au regard de cette situation, pour prévenir les troubles à l’ordre public, la préfète de l’Aube, a pris un arrêté préfectoral interdisant, à compter du vendredi 30 juin 2023 à 15h :

  • la vente, le transport et l’usage d’artifices de divertissement, d’articles pyrotechniques, de pétard, de fusées ;

  • la vente et le transport d’hydrocarbure dans un récipient transportable ;

  • la vente et le transport d’acides, de produits inflammables, chimiques ou explosifs ;

  • la détention et le transport d’armes ou objet pouvant constituer une arme par destination.

En outre, la ville de Troyes annonce que certains services comme les transports en commun s'arrêteront dès 22 heures. Les sites sensibles feront l'objet d'une surveillance et d'une protection renforcée. Aux Chartreux, la fête de quartier prévue samedi 1er juillet est annulée. Une précision en particulier, pour la crèche des Sénardes : "Les parents concernés seront informés individuellement, du lieu de cet accueil."

Côté écoles, la municipalité précise qu'elle s'organisera avec les services de l'Education nationale pour assurer l'"accueil des enfants sur le temps scolaire et périscolaire". 

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