Motoball : le club de Troyes bientôt en électrique, mais attention "à ne pas tuer notre sport"

Considéré comme le club historique français du motoball, du haut de ses 84 ans, le Suma de Troyes se doit sans doute d’être exemplaire et de montrer la voie aux 12 autres clubs français. L’équipe des U18, championne de France en 2022, sera équipée dans quelques mois de motos électriques. Une étape pas si simple à franchir.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Au cœur des sports mécaniques, le moto-ball a fait sa place. Et qui dit mécanique dit démarrage au kick, ronronnement du moteur, bruit à l’accélération. Toute une atmosphère difficilement compatible avec l’arrivée de l’électrique. Pourtant, les clubs, et notamment celui de Troyes, ont décidé d’investir. Etape par étape, mais ils passent le cap.

"Nous avons une moto électrique depuis la saison 2015-2016 au sein du club, explique Yvan George, co-président des Suma de Troyes. Mais la moto n’a pas été conçue pour la pratique du moto-ball". Comme rien ne bougeait côté évolution, la Fédération Française de Moto-Ball a décidé de prendre les choses en mains. "Un nouveau prototype sortira en juillet 2023, reprend le co-président du club du Suma de Troyes. Il sera testé par tous les clubs de France et évoluera en fonction des retours. Ensuite, nous nous sommes engagés dans l’achat de 10 motos électriques pour équiper les U18. C’est aussi la volonté de la fédération de passer cette catégorie en électrique".

Réduire le bruit sur le site de compétition

Les motos seront fabriquées à Montpellier et leur arrivée à Troyes dépendra de la date de lancement de la fabrication. Le club de Troyes n’en connaît, pour l’heure, pas les délais et encore moins ceux de livraison. Mais ce qui est sûr, c’est que le club s’est engagé à ne plus augmenter son temps d’entraînement avec des motos à moteur thermique.

"Nous avons une forte demande pour monter une équipe féminine. Lorsque nous aurons nos nouvelles infrastructures, nous créerons aussi une école de pilotage". Tout cela se fera donc avec l’utilisation de motos électriques. "Nous nous entrainons quatre soirs par semaine et donc cela fait un peu de bruit. La ville de Troyes et la région Grand-Est nous permettent de faire évoluer nos infrastructures. Une nouvelle tribune et un mur anti-bruit vont être mis en place. Avec les U18 qui sont sur le terrain deux fois par semaine, nous allons commencer à réduire les nuisances. Il faut que l’on montre que l’on avance dans ce sens-là".

Si on nous demande de tout passer en électrique d’ici 5 ans, on met la clé sous la porte.

Yvan George

co-président du club Suma de Troyes

Quant au coût des motos, pour l’heure le club n’a pas encore demandé de subvention. "Nous ne connaissons pas encore le prix du matériel et oui, quand on sera plus avancé, nous irons demander de l’aide. Auprès de la ville et de la région, mais aussi de sponsors privés". 

Objectifs : garder leurs titres

Si l’arrivée de ces motos est jugée comme une avancée importante en termes de nuisances sonores et environnementale, Yvan George est inquiet pour l’avenir de la discipline. Vice-président de la commission moto-ball France, il espère garder l’âme de de ce sport. "L’arrivée de l’électrique en Formule 1 par exemple, ça ne prend pas. Si on nous demande de tout passer en électrique d’ici 5 ans, on met la clé sous la porte. On a besoin d’entendre le kick de la moto, le moteur à l’accélération. Il faut y aller gentiment. Laisser le temps à la technologie de s’améliorer aussi. Et puis une moto électrique sans bruit, c’est dangereux. On a déjà vu des arbitres partir à l’hôpital parce qu’ils n’avaient pas entendu les motos derrière eux ». D’ailleurs, dans le cahier des charges de la nouvelle moto en préparation, Yvan George a demandé à ce qu’elle fasse du bruit".

Une moto électrique sans bruit, c’est dangereux. On a déjà vu des arbitres partir à l’hôpital.

Yvan George, co-président des Suma de Troyes

En attendant le début d’une transition importante pour la discipline, le club du Suma de Troyes a d’autres objectifs en tête. La saison 2023 débute ce premier week-end d’avril et "nous devons défendre nos trois titres avec l’élite 1", reprend le co-président. Champion de France, vainqueur de la coupe de France et vainqueur du trophée Elite 1 en 2022 "nos adversaires ont les dents longues pour venir nous détrôner". Les U18 sont aussi champions de France la saison dernière et remettent en jeu leur titre. Sans compter les pilotes et gardiens sélectionnés en équipe de France, les Suma ont du pain sur la planche en ce début de saison. En mai, l’équipe élite 1 débutera aussi le championnat européen.

Le club le plus ancien de France continue son ascension sportive. A 84 ans, il se tourne vers l’avenir.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information