Pour faire face au manque de médecins et à la surcharge des services, la direction de l'hôpital annonce des mesures pour sortir de la crise. La ville de Troyes et le Département promettent de leur côté une aide pour rénover les logements des internes.
Une conférence de presse s'est tenue jeudi soir à l'hôpital de Troyes pour faire le point sur la crise qui touche l'établissement depuis plusieurs mois. Pour présenter leur "plan d'action santé", la direction et l'Agence régionale de santé étaient accompagnées du maire (les Républicains) de Troyes François Baroin, auteur de l'annonce la plus concrète de la réunion : 500 000 euros financés par la Ville et le Département pour rénover les logements des internes.
Ces mesures devenaient urgentes alors que les professionnels de santé tirent la sonnette d'alarme. Les sous-effectifs chroniques ne permettent pas aux médecins et infirmières d'assurer leur mission dans de bonnes conditions. La sécurité des patients est aussi en jeu. L'hôpital compte seulement 22 médecins alors qu'il en faudrait 35 pour que les services fonctionnent normalement. Le personnel des urgences semble à bout de souffle, certains agents travaillant jusqu'à 60h par semaine avec près de 200 patients à accueillir certains jours.
En mai dernier, cinq médecins dont deux chefs de service avaient posé leur démission. En conséquence, le planning des praticiens établi pour cet été comporte de nombreux "trous". Ceci dans un contexte de hausse de prises en charge : 7 % de plus par rapport à 2017, une année durant laquelle 62 000 admissions ont été enregistrées au centre hospitalier de Troyes, contre 48 000 en 2012. Il faut aussi savoir que, comme sur le reste du territoire national, 30 % des médecins aubois seront à la retraite d'ici cinq ans.
Des solutions concrètes ont donc été avancées, la plus importante étant donc cette subvention visant à rénover les logements des internes, ces futurs médecins qui vivent dans des conditions "indignes" de l'aveu du maire de Troyes. Certains appartements sont en effet en très mauvais état. Une annonce qui doit permettre d'améliorer l'accueil de ces personnels et aussi les convaincre de rester dans l'Aube une fois leur cursus de formation terminé. Mais pour les syndicats, ces annonces ne trouveront leur application que dans le moyen ou long terme ne règlent pas les problèmes dits "urgents".