Accident du TGV d'Eckwersheim : 11 morts, 42 blessés, les enjeux d'un procès historique pour la SNCF et les victimes

Plus de huit ans après l'accident de TGV qui a coûté la vie à onze personnes le 14 novembre 2015, un procès d'envergure s'ouvre à Paris ce lundi 4 mars 2024 pour déterminer les responsabilités dans ce drame.

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Qui sont les responsables du terrible accident de TGV d'Eckwersheim (Bas-Rhin) survenu le 14 novembre 2015 ? C'est à cette épineuse question que devra répondre le tribunal correctionnel de Paris, lors du procès qui s'ouvre à Paris lundi 4 mars.

Sur le banc des accusés, la SNCF, le commanditaire des essais Systra, le gestionnaire des voies SNCF Réseau ainsi que le conducteur principal, un cadre et un pilote. Tous seront jugés pour "blessures et homicides involontaires par maladresse, imprudence, négligence ou manquement à une obligation de sécurité".

Le drame "oublié" 

L'accident, qui a eu lieu le lendemain des attentats terroristes de Paris, avait été relégué au second plan de l'actualité nationale, malgré un bilan très lourd : 11 personnes sont mortes et 42 autres ont été blessées.

Parmi les victimes, des salariés du secteur ferroviaire et des membres de leur famille, dont quatre enfants, qui participaient à l'ultime test d'un tronçon d'une nouvelle ligne à grande vitesse à bord du train.

Test de routine

Ce test n'aurait pourtant dû être qu'une simple formalité pour la SNCF. Un mois et demi avant le drame, le 28 septembre 2015, un premier passage de la rame d'essai est réalisé avec succès. 

D'autres suivront pendant plusieurs semaines pour expérimenter le dernier tronçon de la ligne à grande vitesse Est, pour permettre de relier Paris et Strasbourg en 1h50. Une mission largement à la portée de la SNCF qui en est, à l'époque, à la création de sa huitième ligne à grande vitesse en France.

Freinage tardif

Très vite, les premiers éléments de l'enquête pointent une vitesse excessive du train. Le déraillement s'est produit alors que le TGV négociait une courbe à une vitesse de 265 km/h, au lieu des 176 km/h prévus. La manœuvre de freinage devait être effectuée au kilomètre 401, mais ne sera réalisée qu'un kilomètre plus tard.

Le train a ainsi déraillé avant de heurter un pont et de basculer dans le canal de la Marne au Rhin. Ce tragique incident marque le tout premier déraillement mortel de l'histoire du TGV depuis son introduction en service en France en 1981.

"Manque de rigueur"

Un an après le drame, les trois membres de l'équipage sont les premiers à être mis en examen, suivis ensuite de la SNCF et de ses filiales en tant que personnes morales. Le 28 octobre 2017, les conclusions de l'enquête sont rendues aux familles des victimes et pointent "une préparation insuffisante", "une méconnaissance de la part des équipes", "des briefings insuffisants" ou encore "un manque d’expérience" et "un manque de rigueur".

C'est désormais à la justice d'identifier les responsabilités éventuelles de chacun des accusés. Le procès doit se tenir jusqu'au 16 mai. 

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