Des arbres les pieds dans l'eau : on vous explique en quoi consiste la mise en eau du polder d’Erstein

Ce jeudi 11 mai 2023 a eu lieu la mise en eau du polder d'Erstein, cette zone de rétention de crues du Rhin de 600 hectares située dans le Bas-Rhin. On vous explique le but de cette opération qui a lieu tous les ans, si les conditions le permettent.

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Deux ans après la dernière mise en eau du polder d'Erstein (Bas-Rhin), l'opération s'est renouvelée en début d'après-midi ce jeudi 11 mai 2023. Sur cette zone destinée à accueillir l'eau du Rhin en cas de crues, cette submersion écologique doit en principe se dérouler chaque année, si le débit du fleuve est suffisant.

Cette opération a un objectif : offrir de l'eau à tout le polder et à sa nature florissante en l'inondant volontairement. Voilà pourquoi on parle de mise en eau écologique. "C'est quelque chose d'essentiel. Dans le temps, avant la canalisation du Rhin au 19e siècle, le fleuve débordait et inondait les alentours chaque année. Ces inondations apportaient de l'eau et aussi des alluvions (un dépôt de sédiment, ndlr.) à la flore", explique Pierre Hieber, président de l'association Nature Ried Erstein.

Avec le temps, toutes ces alluvions, liées à l'humidité et à la chaleur de l'été, ont donc permis le développement d'une forêt exubérante, qui existe encore de nos jours. "Les arbres vont y trouver une sorte de nourriture qui va enrichir le sol. Nous en avons ici certains qui atteignent 30 voire 35 mètres de haut, ce qui n'est pas habituel", continue le naturaliste.

La mise en eau est déterminée à une date bien précise et le 11 mai n'a pas été choisi au hasard. La préfecture explique que l'opération ne peut être déclenchée que lorsque le débit du Rhin dépasse les 1.800 m³ par seconde. "Comme les Voies navigables de France et la DREAL prévoyaient que ces débits seraient atteints à compter du 11 mai, ils nous ont proposé cette submersion écologique."

Il y a des règles de mises en service de ce polder.

Philippe Thenoz

Directeur adjoint des Voies de France Strasbourg

"Ce n'est pas un jeu, ce n'est pas pris sur un coup de tête. Tout cela est cadré, étudié auparavant et supervisé par l'État. Il y a des règles de mises en service de ce polder, que ce soit pour des submersions écologiques comme aujourd'hui ou pour un écrêtement de crue si le débit du Rhin est encore plus élevé", abonde Philippe Thenoz, directeur adjoint des Voies de France Strasbourg.

Si la mise en eau n'a pas eu lieu en 2022, alors qu'elle doit se faire tous les ans, la préfecture indique que les conditions n'avaient pas été réunies, "notamment en raison de la sécheresse qui a fait diminuer le niveau et le débit du Rhin". Si l'administration assure que cette année, la submersion n'est pas liée à la vigilance jaune pour crue annoncée la veille, elle reconnaît qu'il "est fréquent que celle-ci soit réalisée dans une période de vigilance jaune"

L'opération a débuté à 13h30 ce jeudi 11 mai. Les ouvrages hydrauliques situés au sud du site entre le Rhin et le polder (voir carte ci-dessus) ont été ouverts, libérant 30 m³ d'eau par seconde pendant près de deux jours. À l'issue de la submersion, l'eau montera en moyenne jusqu'à 70 cm.

On va s'assurer avant que personne ne soit dans le périmètre interdit avant d'appuyer sur le bouton.

Anne Pâquet

Sous-préfète de Sélestat-Erstein

La subversion est extrêmement contrôlée "Nous sommes dans une zone naturelle fréquentée par du public, des professionnels, beaucoup de monde. Un périmètre interdit dans lequel on met de l'eau est défini et évidemment, on va s'assurer avant que personne n'y soit avant d'appuyer sur le bouton", détaille Anne Pâquet, sous-préfète de Sélestat-Erstein.

Pendant toute l'opération, qui doit durer une dizaine de jours, l'accès au site est formellement interdit et sera sous le contrôle de VNF et des forces de l'ordre. Après cette première phase de submersion viendra la retenue des 5 millions de m³ d'eau avant une vidange du polder. La date de réouverture du site au public sera communiquée ensuite par la préfecture du Bas-Rhin.

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