Dans un souci à la fois écologique et économique, la société Caddie a annoncé l'abandon de la fabrication de chariots en plastique sur son site de production de Dettwiller (Bas-Rhin). L'entreprise va se recentrer sur les chariots en métal, plus durables. Ils seront recyclés dans un atelier basé à Valenciennes, dans le Nord.
Les chariots en plastique c'est has been. Ainsi en a décidé l'entreprise Caddie qui en a produit plus de 50.000 depuis 2012. La société, propriété du groupe Cochez depuis mars 2022, annonce qu'elle arrête leur fabrication. La direction explique, dans un communiqué, qu'elle se consacre désormais uniquement à la production de chariots en métal jugés moins polluants : "Les impacts environnementaux du plastique étant de plus en plus préoccupants, nous nous recentrons désormais sur les chariots en métal, reconnus pour leur recyclabilité et leur durabilité environnementale".
Fini donc les chariots en plastique qui représentaient environ 10% de la totalité des chariots produits sur l'unique site de production basé à Dettwiller, dans le Bas-Rhin. Les chariots en métal, qualifiés "d'alternative solide" et dont la production constitue le cœur de métier de l'entreprise, ont, eux, tout pour plaire : ils sont recyclables, permettent de réduire les matières premières nécessaires ainsi que les déchets générés et sont moins chers.
Une démarche environnementale
Alors qu'ils représentaient le top du top il y a dix ans, le chariot plastique est aujourd'hui répudié sans autre forme de procès. Un choix fort, pleinement assumé par le directeur de Caddie, Jonathan Bertrand : "Le plastique est difficilement recyclable, les chariots partent directement à la benne. Dans une démarche écologique on souhaite donner une seconde vie aux chariots acier". Pour ce faire un atelier de recyclage a été créé à Valenciennes, sur un site du groupe Cochez.
Cette stratégie, payante, ouvrirait de nouvelles perspectives en touchant un panel de clients beaucoup plus important. "Certains clients vont nous rendre leurs chariots, soit pour recommander un nouveau parc de caddies, soit pour racheter un chariot reconditionné sur le site de Valenciennes". Du neuf à Dettwiller, du reconditionné à Valenciennes, pour résumer. Un marché du recyclé sur lequel Caddie, longtemps absent, a tenu à se repositionner.
..et économique
Est-ce que les acheteurs qui se tournaient vers le chariot plastique dès 2012 vont suivre ? Pas de doute pour le directeur qui mise sur les motivations écologiques mais aussi économiques de ses clients. "Le chariot plastique dure moins longtemps, le renouvellement en parc doit donc se faire plus souvent". De fait, la durée de vie d'un chariot en métal est d'environ 12 ans, celle du chariot en plastique de 5 à 8 ans. Sachant qu'un chariot plastique coute 30% plus cher que son homologue en métal, le calcul est vite fait.
Caddie est pionnier en chariot et fil d’acier, on retourne sur nos bases de technologie industrielle.
Jonathan Bertrand, directeur de Caddie
Avec les changements de mentalité, le plastique c'est beaucoup d'inconvénients pour pas beaucoup d'avantages. Le plastique aurait pour lui le look et un poids inférieur. Pour le poids, au final la différence se jouerait sur pas grand chose, aux alentours de 500 grammes à l'avantage du plastique. Quant à l'esthétique, ce n'est clairement plus la priorité aujourd'hui. "Caddie est pionnier en chariot et fil d’acier, on retourne sur nos bases de technologie industrielle", fait remarquer Jonathan Bertrand.
Un retour vers des origines qui remontent à 1928, date à laquelle l'entreprise alsacienne commence à produire du fil de fer. En 1959, le nom Caddie, inspiré du golf, est déposé puis ne cesse de se développer, jusqu'à devenir emblématique avec l'essor de la société de consommation.
Après une période difficile, fin 2021 - début 2022, l'entreprise reprise par le groupe Cochez basée à Valenciennes, dans le Nord, reprend peu à peu sa place parmi la concurrence. Un an plus tard, le nombre de salariés qui était tombé à 113 est remonté à 117.