Caddie, le fabricant alsacien de chariots, est sauvé de la liquidation. La chambre commerciale du tribunal judiciaire de Saverne a validé ce mardi 22 mars 2022 l'offre de reprise. 113 emplois sont conservés.
A Dettwiller (Bas-Rhin), le suspense est levé pour les 139 salariés de l’entreprise Caddie. La chambre commerciale du tribunal judiciaire de Saverne a approuvé ce mardi 22 mars l'offre de reprise du fabricant alsacien de chariots, placé en redressement judiciaire le 4 janvier.
"C'est accepté", a indiqué, à l'issue d'une audience à huis clos, Me Claude-Maxime Weil, l'un des administrateurs judiciaires.
Le sort de Caddie semble s'être décidé dans les toutes dernières heures précédant l'audience. Alors que le tribunal se dirigeait a priori vers une liquidation, Pascal Cochez, PDG du groupe industriel nordiste du même nom qui a porté l'offre de reprise, a peaufiné son plan de financement pour permettre à l'entreprise d'être sauvée in extremis.
113 emplois conservés sur les 139
Cet industriel valenciennois était entré dans la boucle le 10 mars dernier. Il devient l'actionnaire principal, à hauteur de 66 % du capital. Cinq autres actionnaires sont engagés à ses côtés (20 % chacun), dont l’actuel PDG Stéphane Dedieu. "C'est un très grand soulagement", a réagi ce dernier.
Au total, environ un million d'euros de fonds propres sont apportés par les nouveaux actionnaires et près de 900.000 euros par l'Etat et la région Grand Est sous forme de prêts remboursables.
113 emplois sur les 139 vont pouvoir être conservés. Les représentants du personnel sont également soulagés même si l'issue de cette guerre d'usure ne les rassure qu'à moitié. "On n’oublie pas les 26 licenciements qui vont avoir lieu", a déclaré Thierry Carl, secrétaire adjoint de la CFTC et représentant des salariés dans le cadre de la procédure. "On ne peut être que prudent après tout ce qu’on vécu ces 10 dernières années (un plan départ volontaire, trois redressements judiciaires et un PSE). Le passé nous a appris à nous méfier des sauveurs providentiels donc j’espère que Monsieur Cochez aura les épaules assez solides et les moyens de ses ambitions."
L'offre acceptée, qui était la seule à être présentée, permet la reprise de l'unique site de production de Caddie, situé à Dettwiller (Bas-Rhin). Néanmoins, l'état de Caddie reste fragile, Pascal Cochez a d'ailleurs annoncé que certains des investissements prévus seront repoussés dans un premier temps.
"Ce n'est pas une opération financière pour moi. C'est la sauvegarde d'un métier de tradition alsacienne", a souligné le repreneur majoritaire, défendant une "logique patrimoniale" et désireux de "lancer une reconquête commerciale" pour les chariots Caddie.
Le groupe Cochez, spécialisé dans le transport et les services industriels, est basé à Valenciennes et compte 330 employés au total. Il avait déjà repris partiellement en 2019 les denteliers Desseilles et Noyon, fleurons de l'industrie de la dentelle à Calais.
Caddie, en difficulté depuis plusieurs années
Nom déposé en 1959 et inspiré du golf, Caddie, dont les origines industrielles et alsaciennes remontent à 1928 avec des produits en fil de fer, a connu son heure de gloire avec l'essor de la société de consommation, indissociable du chariot métallique pour les grandes surfaces.
Mais la société, détenue depuis 2018 par le polonais Damix, a rencontré de multiples difficultés ces dernières années et trois redressements judiciaires en l'espace de dix ans.
L'emblématique entreprise de fabrication de chariots avait été placée en redressement judiciaire début janvier après s'être déclarée en cessation de paiement fin 2021.