Manon Baumgart, 18 ans, a tout raflé. Médaille d'or départementale, régionale et nationale. Trois médailles qui font d'elle la meilleure apprentie de France dans son domaine. Une sacrée fierté pour la jeune femme qui ne se prédestinait pas à ce métier.
Au téléphone, Manon Baumgart est pleine d'enthousiasme, ravie et fière d'avoir remporté trois médailles d'or, et d'être sacrée meilleure apprentie plâtrier-plaquiste de France. Une victoire pour cette jeune femme qui doit, comme encore trop souvent, faire face à des a priori dans un domaine majoritairement masculin.
Pendant sa formation chez les Compagnons du devoir de Strasbourg, elle a eu droit à certaines réflexions : "on me disait, tu ne vas pas y arriver, ou quand je réalisais quelque chose, ils prétendaient que j’avais eu de l’aide." Des mots qui ne l'ont pas découragée pour autant. Elle sait ce qu'elle veut, Manon.
"Avant d'entamer mon CAP plâtrier-plaquiste je voulais être vétérinaire. Pendant les vacances, j'ai eu l'occasion de travailler dans l'entreprise où travaille mon père (Wereystenger à Gunsbach dans le Haut-Rhin). J'étais quatre jours dans les bureaux et le cinquième, je suis allée sur un chantier, et ça m'a plu" raconte t-elle. Manon se décide donc pour un CAP, obtenu en 2021, intègre l'entreprise et décide de se lancer dans le concours des Meilleurs Apprentis de France comme son père, avant elle.
J'ai travaillé sur ma maquette tous les soirs pendant trois mois.
Manon Baumgart
Pour le concours, la maquette à concevoir est imposée. "Le travail était complexe. Il demandait beaucoup de méthodes différentes et l'utilisation de différents plâtres. J'ai dû recommencer plusieurs fois." Encore une fois, Manon ne se démonte pas. Elle va au bout de sa réalisation qu'elle dépose d'abord chez les Compagnons à Strasbourg. Elle obtiendra la médaille d'or départementale et régionale. Puis la maquette sera jugée à Paris et couronnée par une troisième médaille d'or nationale. "J'en ai pleuré."
"J'adore les choses bien faites. Même si c'est un métier d'hommes, les femmes y ont toute leur place. Nous sommes minutieuses et nous avons l'œil." Si son père l'a dissuadée de suivre cette voie dans un premier temps, "maman m'a aidée à le convaincre", il est évidemment très fier et heureux aujourd'hui.
C'est ensemble qu'ils continueront à travailler au sein de l'entreprise de Gunsbach. Et Manon a des projets plein la tête. "Ce titre ouvre des portes." A présent, elle voudrait poursuivre avec un CAP Staff (matériau obtenu par moulage mince d’un plâtre spécifique armé de fibres, de toiles ou de treillis) pour se former à la décoration en plâtre. Elle enchaînera avec un brevet professionnel de plâtrier-plaquiste. Une détermination qui impose le respect et qui fera, certainement, taire certaines moqueries.