"Jean-Marc Reiser est passé entre les mailles du filet en 2001" témoigne une avocate

Il y a 31 ans, Jean-Marc Reiser, principal suspect dans la disparition Sophie Le Tan, a été au centre d'une autre affaire de disparition. Celle de Françoise Hohmann, à Strasbourg. L’avocate de sa famille se souvient de cet homme dont la culpabilité ne faisait pour elle aucun doute.
 

Alors qu'un deuxième ADN a été relevé dans le studio de Jean-Marc Reiser, principal suspect dans la disparition de Sophie le Tan le 7 septembre à Schiltigheim (Bas-Rhin), la police judiciaire s'intéresserait dorénavant à d'anciennes disparitions d'étudiantes. Au fil des jours, les témoignages de ceux qui ont connu et approché cet homme permettent d’en dresser un profil, de plus en plus inquiétant. 
 
"C’était un individu très grand, impressionnant, qui était froid comme si il n’éprouvait pas de sentiments" le décrit Valérie Gletty. Cette avocate représentait la famille de Françoise Hohmann, une jeune femme disparue à Hautepierre en 1987. Vendeuse d’aspirateurs à domicile, elle s’était volatilisée après avoir visité un immeuble à Strasbourg dans lequel résidait Jean-Marc Reiser. Mis en cause, l’homme a finalement été acquitté par les jurés de la cour d'assises du Bas-Rhin en 2001. "Il était intelligent parce qu’il avait un raisonnement structuré, il s’exprimait très bien. On ne pouvait pas le prendre en défaut, c’était vraiment quelqu’un de très lucide" se souvient encore Valérie Gletty.
 
Pour l’avocate, cette affaire présente d'étranges similitudes avec celle de Sophie Le Tan. Mais à l’époque la police technique et scientifique ne disposait pas de moyens de recherches et d’investigations aussi poussés qu’aujourd'hui.  "Il n’y a pas eu de recherches ADN, de traces de sang. Il n’y avait pas de caméras de vidéo surveillance qui auraient permis de retracer le parcours de Françoise Hohmann et de savoir qui a déplacé son véhicule. Il n’y avait pas non plus de téléphones portables, donc on n’a pas pu exploiter la géolocalisation. Tous ces éléments nous ont cruellement manqué » regrette-t-elle.

 
Valérie Gletty garde un sentiment d'amertume. En 22 ans de plaidoiries, régulièrement du côté des victimes, elle avoue n'avoir connu qu'un échec marquant : l'acquittement de Jean-Marc Reiser. "J’étais convaincue qu’il était impliqué dans la disparition de Françoise. C’était mon intime conviction. J’ai le sentiment qu’en 2001, il est passé entre les mailles du filet".  

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