Jouer au foot...mais en marchant, un sport en plein essor : "Je ne m'attendais pas à transpirer autant"

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Sujet Rund Um en alsacien sous-titré. ©France Télévisions

Poursuivre sa carrière de footballeur même à 75 ans, c'est possible grâce au foot en marchant. Ce sport, né en Angleterre en 2011, se développe en France ces dernières années. Bon pour la santé comme pour le moral.

C'est le moment qu'ils attendent chaque semaine : leur entraînement du lundi soir. Et la plupart ne le louperaient pour rien au monde. À Ebersheim (Bas-Rhin), 25 footballeurs garnissent les rangs de la section "foot en marchant". Six ans après sa création, l'essai est transformé : elle connaît un gros succès.

Le principe est simple : courir est interdit, comme les tacles et les contacts entre les joueurs. Les sacro-saintes règles du foot sont réécrites pour permettent à ceux qui ne le pratiquaient plus, voire ne l'avaient jamais pratiqué, de retrouver ou de découvrir le plaisir du jeu. Car dans ce sport, le risque de blessure est quasiment nul.

Les pratiquants sont souvent âgés de plus de 55 ans et ils se sentent revivre. Comme Édouard, lui a 75 ans. "J’ai joué jusqu’à mes 69 ans en super-vétérans, puis j’ai dû m’arrêter. Cela me manquait. Ensuite, je suis venu à Ebersheim, j'ai retrouvé un moral et un équilibre. Il faut bien se bouger un peu, sinon on devient vieux", conclut-il en s'amusant.

Grâce à ce football-là, je peux toujours jouer, sinon ce serait fini.

Richard

Joueur à Ebersheim

Les anciens joueurs de football "traditionnel" retrouvent les sensations qui les faisaient vibrer et l'adrénaline des moments importants : "enfiler un maillot, faire partie d’une équipe, gagner lors des petites oppositions" pour Roger, "marquer un but ou faire une passe décisive de temps en temps" pour Richard qui reconnaît qu'"à son âge, courir est presque impossible. Grâce à ce football-là, je peux toujours jouer, sinon ce serait fini."

Le foot en marchant, bon pour la santé

Certains ont repris, même avec une prothèse de genou alors qu'ils se croyaient perdus pour leur sport préféré. D'autres ont réalisé un vieux rêve : jouer au football, alors qu'ils n'avaient jamais eu le droit de s'y mettre étant enfants et adolescents. Et même si c'est en marchant, cela compte beaucoup pour eux. 

C'est le cas de François-Xavier et de Jean-Jacques, fils d'agriculteurs. "Il fallait rester à la maison, et travailler. Le foot, ce n’était pas sérieux, c’était inutile". Ils tiennent enfin leur revanche et veulent faire taire les mauvaises langues : "Au foot en marchant, on transpire plus qu’il n’y paraît", sourient-ils. 

Car techniquement, il faut "savoir doser ses passes. On croit toujours que son partenaire peut courir et qu’on peut lui transmettre la balle dans son élan, mais il faut davantage jouer dans les pieds", décrit Patrick. Et physiquement, les mètres parcourus sur le terrain s'accumulent. Bénéfique pour la santé. 

J'ai pu laisser de côté mes médicaments contre la tension.

Aloyse

Joueur à Ebersheim

Aloyse peut en témoigner. Après des AVC et problèmes cardiaques, il a dû se mettre au sport. En l'occurrence au foot au marchant. "Ironie du sport, explique-t-il. Mes parents m'avaient interdit de faire du foot pour que je ne me blesse pas (lui aussi) et aujourd'hui, c'est le foot en marchant qui me permet d'améliorer ma santé. J'ai pu laisser de côté mes médicaments contre la tension."

Des tournois pour faire des émules et promouvoir la pratique

À Ebersheim, les responsables de la section veulent mettre en avant ces avantages pour contribuer au développement du "walking football", très populaire en Angleterre où il est né en 2011. La discipline est arrivée en France quelques années plus tard. Des équipes se sont constituées, mais très peu en Alsace. Ebersheim est le seul club à adhérer à l'AFFM, l'Association française de football en marchant. 

Avant de pouvoir envisager un championnat dans la région, il participe donc pour l'instant à des tournois ailleurs en France et à l'étranger. Pour la première fois, il va organiser son propre tournoi international, les vendredi 10 et samedi 11 mai. Quatorze équipes et une centaine de joueurs seront présents. Sans objectif sportif - ni vainqueur, ni classement - juste pour l'amour du jeu. Et l'ambition de faire des émules.

À Ebersheim, c'est une réussite. Il faut même qu’on limite un peu l'arrivée de recrues.

Gérard Frey

Responsable de la section foot en marchant d'Ebersheim

"On veut montrer que ce foot en marchant fonctionne. On veut absolument qu’il progresse en Alsace et faire savoir que c’est une réussite à Ebersheim. Au départ, c’était un peu compliqué, mais aujourd’hui, on est plus de 25. Il faut même qu’on limite un peu l'arrivée de recrues, sinon on sera trop nombreux", explique Gérard Frey, à la tête de l'équipe. Il se dit "convaincu que ce sport-santé aura un vrai rôle à jouer à l'avenir."

Surtout pratiqué par les anciens, sur des terrains de 27 à 37 mètres de large et 35 à 55 mètres de long, à cinq contre cinq, six contre six ou sept contre sept, il peut se destiner à tout un chacun. De quoi s'amuser en famille. Ebersheim lance d'ailleurs un appel aux femmes, car cette discipline d'un nouveau genre est mixte. 

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