Michel Bahr maîtrise tous les styles artistiques, mais on le connaît surtout pour ses représentations très colorées de villages alsaciens, inspirées de Hansi. Il met en scène des personnages en costumes traditionnels dans des décors typiques.
Une chambre d’enfant transformée en atelier, c'est là que Michel Bahr passe la plupart de son temps. Les murs et le sol sont couverts de maquettes de bateaux et d'une multitude de ses tableaux. Des airs de Luis Mariano et Michel Sardou se laissent entendre jusque dans la petite rue cachée de Mommenheim où l'artiste est installé.
Sa passion pour la peinture remonte à loin, mais il a dû attendre longtemps avant de pouvoir l'assouvir. Ses parents n’avaient pas les moyens de lui payer des études d’arts appliqués. C’est donc après l’armée qu’il s’est formé, en cours du soir, aux Arts Décoratifs à Strasbourg, d’où il est originaire. "J'y ai appris la perspective, avant je peignais tout sur une même ligne, sans relief", confie-t-il.
Ses fresques sont gaies et colorées, pleines de petits détails qui mettent en scène la vie alsacienne dans une Alsace passée. Des fêtes traditionnelles, des Alsaciennes et Alsaciens en costumes traditionnels.
Il peint l'Alsace de son enfance
Ses personnages lui sont inspirés de ses vacances à Imbsheim alors qu'il était petit garçon. Il se remémore ces villageoises en coiffe qui marchaient en direction de l’église les dimanches matin.
Le peintre se sent profondément alsacien et ses tableaux révèlent le lien fort qui l’attache à la région. Une vison naïve et harmonieuse de l’Alsace de son enfance : "L’Alsace est ma patrie", aime-t-il répéter.
Michel Bahr peint par périodes : impressionnisme, peintures religieuses, art optique, mandalas... porté par les aléas de l’existence. Il s’est essayé à différents styles de peinture : art optique, peinture naïve, icones et tableaux religieux, clin d’œil à un de ses fils, devenu curé après avoir été boulanger.
Pour lui, l'art est une thérapie
À une époque, il ne peignait que le matin comme Claude Monet, qu'il admire et dont il aime "la lumière" dans l’œuvre. Une lumière également très présente dans ses fresques : des gens joyeux en costumes alsaciens, des maisons à colombage, des fêtes traditionnelles aux couleurs vives qui ne laissent pas voir l'ombre d'un souci. Peindre est aussi pour l’artiste une forme de thérapie.
"Le jour où j’arrête la peinture, je meurs", lâche-t-il. Elle lui offre une évasion, une bulle d’oxygène, un ailleurs bienfaisant, une sphère ou les problèmes du quotidien ne trouvent pas leurs places : "Peindre, c’est un peu comme respirer."
Il peut y passer des heures, des jours s’il n’est pas dérangé. Parfois, il se relève même la nuit pour épaissir un trait. À bientôt 80 ans, Michel Bahr n’apprécie toujours pas de partir en vacances : "Peindre me manque tellement lorsque je suis loin, que je n’ai qu’une seule hâte, c’est de rentrer pour retrouver mes pinceaux."
Ses œuvres sont exposées à Mommenheim
La boulangerie du village expose certains de ses tableaux, l’occasion pour lui de partager son art, car l’atelier d’un peintre rime souvent avec solitude. L'artiste les remplace régulièrement au gré des ventes et des saisons.
Les visages souriants et rassurants de ses Alsaciennes et Alsaciens reproduits en grand format, sur des plaques équipées pour l’extérieur, s'affichent par ailleurs aux quatre coins de Mommenheim.