La municipalité de Roeschwoog (Bas-Rhin) va remettre au goût du jour une technique ancestrale : celle des oyas, autrement dit des jarres en terre cuite qui vont irriguer les massifs de fleurs. Une première expérimentation va être menée devant la mairie, avant d'être généralisée en cas de succès.
A Roeschwoog, dans le Bas-Rhin, l'essai va démarrer sur une surface de 12 mètres de long, sur 1 mètre de large. Une bande fleurie qui ne sera pas arrosée. Les plantes seront hydratées grâce à 11 oyas, une par mètre carré. Les oyas sont des jarres en terre cuite remplies d'eau. Elles diffusent l'humidité par porosité lorsque le sol le nécessite. Ni trop, ni trop peu : le juste dosage précisément là ou se trouve le système racinaire. Pas de perte, et pas d'évaporation. Par ces temps de sécheresse annoncée et de changement climatique, la ressource en eau est de plus en plus rare et précieuse.
"Et en plus, c'est une production locale" enchérit Roger Boehm, l'adjoint au maire de Roeschwoog. Nous nous sommes fournis auprès d'un potier de Soufflenheim. Des jarres d'une capacité de 6,5 litres d'eau, avec leur couvercle". Evidemment, il faudra penser à les remplir lorsqu'elles se seront vidées, mais le rythme sera certainement moins soutenu qu'avec un arrosage classique.
"Actuellement, pour l'ensemble des massifs fleuris de la commune, l'arrosage monopolise une personne trois demi-journées par semaine". En plus d'économiser l'eau, les oyas permettraient aussi d'économiser du temps, ou de le consacrer à d'autres missions.
L'idée des oyas est venue presque naturellement. Depuis plusieurs années déjà, la municipalité choisit les fleurs à planter en fonction de leur capacité à résister aux grandes chaleurs comme l'œillet d'Inde. Mais il fallait aller plus loin. Les oyas sont donc une nouvelle étape, à généraliser si l'essai mené devant la mairie s'avère concluant.
Les oyas sont un terme espagnol qui désigne une technique ancienne utilisée un peu partout dans le monde, et particulièrement en Asie et en Amérique latine. Mais en Europe, les particuliers s'y mettent également. "Je connaissais et je voulais d'ailleurs en prendre pour moi" raconte Roger Boehm. Finalement, c'est à la mairie qu'il va pouvoir les tester. Et il est convaincu que d'autres s'y mettront aussi.