Le blocage de la plateforme frigorifique Auchan implantée à Vendenheim (Bas-Rhin) a été levé ce jeudi 13 avril par la CFDT après les menaces d'évacuation par les forces de l'ordre. Le site alimente les supermarchés de l'Est de la France en produits frais.
Une vingtaine de membres de la CFDT Alsace ont garé dans la nuit du 11 au 12 avril des véhicules devant l'entrée de la plateforme frigorifique Auchan implantée à Vendenheim (Bas-Rhin). Cette plateforme alimente les supermarchés de l'Est de la France en produits frais. Ils empêchent les camions de venir effectuer leur chargement, ou de prendre la route à destination des grandes surfaces. Ce jeudi 13 avril, le blocage a été levé par les syndicats, craignant que la situation s'envenime à cause des menaces d'évacuations de la part des forces de l'ordre.
"À la base, on devait bloquer Auchan à Duppigheim, mais on nous a informés que le site de Vendenheim était le dépôt le plus intéressant parce qu'il y a des produits frais", explique Pascal Bodin, secrétaire général de la CFDT transports du Bas-Rhin, à notre équipe de reportage. "Il n'y a aucun souci avec les conducteurs bien au contraire" selon lui.
"Il faut savoir que Monsieur Macron a critiqué les syndicats en disant qu'ils devaient arrêter la récréation. Donc effectivement, marcher en ville à Strasbourg, ça ne rapportait rien de bon apparemment étant donné qu'il est sourd à nos demandes. Donc j'ai dit, il va falloir aller plus loin et bloquer l'économie française. Le gâchis, c'est ce que j'ai expliqué aux conducteurs : qu'ils envoient la facture à Monsieur Macron !"
Blocage initialement prévu jusqu'à samedi
Le blocage devait durer jusqu'à samedi, ce qui aurait pu provoquer des pénuries de produits frais dans certains magasins alimentés par la plateforme. La CFDT Alsace avait déjà organisé, fin mars, le blocage d'une autre plateforme, de l'enseigne Lidl.
"Ils ne veulent pas nous laisser sortir, pour nous empêcher de livrer les magasins", a témoigné Alahasana Cissé, chauffeur de 33 ans, qui devait livrer au cours de la nuit un supermarché près de Nancy, à plus de 160 km de la plateforme frigorifique. "Je comprends leur action, il y a eu déjà plusieurs grèves, mais monsieur Macron fait la sourde oreille pour nous faire travailler plus longtemps", a-t-il souligné.
"Cette réforme des retraites, on n'en veut pas. Il nous semble important que la mobilisation continue : tout n'est pas joué, donc nous jouerons jusqu'au bout les cartes que nous avons en main", a déclaré Stéphane Béguin, responsable de la fédération Construction-bois de la CFDT Alsace. Sur place, une dizaine de gendarmes étaient présents. Interrogés, ils n'ont fait état d'aucun débordement.
Avec AFP