Affaire Sophie Le Tan : reconstitution de la mort de l'étudiante à Schiltigheim au domicile de Jean-Marc Reiser

La reconstitution de la mort de Sophie Le Tan, cette étudiante tuée le 8 septembre 2018 par Jean-Marc Reiser dans son ancien domicile de Schiltigheim, a été organisée ce mardi 16 février 2021.

Une nouvelle étape dans l'affaire Sophie Le Tan a eu lieu ce mardi 16 février 2021. Un mois après les aveux de Jean-Marc Reiser, la reconstitution de la mort de la jeune femme, disparue le 7 septembre 2018, a été organisée pendant près de 11 heures. Menée par une juge d'instruction, elle s'est déroulée notamment dans l'ancien appartement de Jean-Marc Reiser, rue Perle à Schiltigheim, au nord de Strasbourg. Un important dispositif policier a été mobilisé pour boucler le quartier depuis 8h.

Jean-Marc Reiser est arrivé sous escorte vers 9 heures pour participer à cette reconstitution qui s'est déroulée dans plusieurs endroits, l'entrée de l'immeuble, le studio situé au sixième étage et la cave. Les avocats de Jean-Marc Reiser, ceux de la famille Le Tan, ainsi que des experts et représentants du parquet étaient également présents. D'abord tendu au début de l'opération, il a répondu de façon froide, assez technique, aux nombreuses questions.  

"Cette reconstitution s'est faite dans la lignée des explications données par monsieur Reiser le 19 janvier", a indiqué son avocat Pierre Giuriato au terme de cette très longue journée."Il n'y a pas eu de nouveautés, si ce n'est des approfondissements. Il a essayé de se comporter de la manière la plus coopérative possible. Quand il a fallu faire certains gestes sur le plastron qui représentait Sophie Le Tan avec une scie en bois, c'était très compliqué pour lui."

Rémi Stephan, avocat de la famille de Sophie Le Tan, a rappelé qu'il s'agit "de la version de monsieur Reiser". "Ce qui est certain, c’est qu’un accès de colère qui aboutit à démembrer un corps, à la jeter en pleine forêt pour faire croire à une fugue, on est au-delà d’un simple accès de colère. Cette reconstitution a permis aux enquêteurs de démontrer à monsieur Reiser qu'ils avaient accumulé des charges importantes contre lui, et qu'il ne pouvait plus aujourd'hui soutenir qu'il n'était pour rien dans la mort dramatique de Sophie". "Au cours de cette reconstitution, il a fait ce que lui veut bien nous dire. Il n’y a que lui qui sait et on ne saura malheureusement jamais toute la vérité si ce n’est qu’il a tendu ce piège, à sa proie qui se jour-là était Sophie", a renchéri Me Gérard Weltzer.

Le sexagénaire a avoué le 19 janvier 2021 avoir tué la jeune étudiante, en niant toute préméditation. La jeune femme âgée de 20 ans avait disparu le vendredi 7 septembre 2018 après s'être rendue dans l'appartement de cet homme, route de Bischwiller à Schiltigheim, qu'il mettait en sous-location. Jean-Marc Reiser devient rapidement le principal suspect. Des traces de sang de Sophie Le Tan sont retrouvées dans son appartement. L'homme a été mis en examen pour homicide volontaire avec préméditation, enlèvement et séquestration et placé en détention provisoire le 15 septembre 2018.

"Il a expliqué que pour les nécessités d’une sous-location de son appartement à Schiltigheim, il a permis à la jeune Sophie Le Tan d’entrer dans son appartement. Il lui a fait visiter les lieux. A un moment donné dans la salle de bain, pour une raison qui lui appartient, il a pensé qu'au-delà de cette visite, il pouvait espérer un relationnel plus personnel, quelque-chose de plus intime. Et il a fait une tentative d’approche en direction de la malheureuse Sophie, qui a été radicalement rejetée par elle", expliquait Francis Metzger, avocat de Jean-Marc Reiser, au lendemain des aveux. "C’est ce rejet qui a provoqué la catastrophe qui a suivi, c’est-à-dire cet enchaînement de violences qui a été fatal. Il a également dit poser des mots sur ce qu’il a fait après avoir constaté le décès de Sophie Le Tan en disant « oui, j’ai démembré le corps »".

"ll reconnaît qu’il y a eu des violences volontaires qui ont entraîné le décès de Sophie Le Tan sans intention de la tuer. C’est-à-dire qu’on ne se situe pas dans une intention meurtrière. Le meurtre est exclu dans la reconnaissance des faits, et bien évidemment aussi l’assassinat qui est un meurtre par préméditation. C’est deux aspects là, il ne les a pas reconnus" rappelait Pierre Giuriato, autre avocat de Jean-Marc Reiser.

Le corps de l'étudiante en licence d'éco-gestion a été découvert démembré le 23 octobre 2019 dans une forêt bas-rhinoise. Avant de changer de stratégie et de passer aux aveux, Jean-Marc Reiser aura nié pendant plus de deux ans toute implication dans la mort de Sophie Le Tan. 

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