Alsace : la création de ligues de football, tennis, rugby ou d'athlétisme est possible réaffirme la ministre des Sports

La ministre des Sports, Roxana Maracineanu, s'est clairement exprimée en faveur de la création de ligues d'Alsace par les fédérations sportives régionales ce mardi 5 octobre. Interpellée par le député Haut-Rhinois Bruno Fuchs, elle a rappelé le sens de la loi et du code du sport.

La clarification était demandée depuis plusieurs mois par le monde sportif, la voilà désormais actée. Interpellée par le député Modem du Haut-Rhin, Bruno Fuchs, ce mardi 5 octobre lors des questions au gouvernement, la ministre des sports Roxana Maracineanu a confirmé la possibilité pour les comités sportifs locaux de s’organiser à l’échelle alsacienne et non plus Grand Est, par la création de ligues d’Alsace. Une volonté et un combat pour plus de proximité entrepris par plusieurs disciplines, du football, au rugby, en passant par l’athlétisme ou encore la boxe.

"Il y a 6 ans, l’Alsace subissait le traumatisme de la loi NOTRe et son rattachement à la région Grand Est. Auparavant autonomes, les ligues d’Alsace ont été réorganisées en districts relevant de la gouvernance du Grand Est. Pour certains sports c’est une catastrophe. Les sportifs, les parents, les bénévoles et entraîneurs, sont amenés à parcourir une région grande comme deux fois la Belgique pour participer à une compétition ou une simple réunion", a ainsi argumenté le député face aux parlementaires de l’Assemblée Nationale, s'appuyant sur l’exemple précis du football. "L’Alsace est le premier district de France avec 80.000 licenciés. Nous sommes passés d’une politique de formation intensive à celle des quotas par département. Les clubs se vident de leurs pépites, de leurs bénévoles, de leurs entraîneurs, même les arbitres renoncent".

En juin 2021, neuf présidents de comités sportifs alsaciens avaient signé un appel commun demandant aux élus de soutenir leur démarche de recréer des ligues d’Alsace et de sortir des ligues du Grand Est. "Totalement apolitique, notre démarche ne vise pas à rentrer dans un conflit, mais à nous interroger sur la manière la plus adéquate de faire fonctionner le sport dans l’intérêt de ce dernier. Animés par les valeurs qui rassemblent nos disciplines au-delà de nos différences, à savoir le respect et la tolérance, notre seul but est de rechercher des modes de fonctionnement plus efficients au bénéfice de nos sportifs, de nos bénévoles et de nos clubs", avaient-ils écrit.

Certes, la loi du 2 août 2019 pour la création de la Collectivité Européenne d’Alsace stipule à travers l’article 5 que les fédérations culturelles et sportives peuvent créer des organes intra-régionaux à l’échelle de la CEA. Mais dans les faits, "chacun interprète cela comme il l’entend", argue Pascal Hladnik, président du comité départemental du Bas-Rhin de tennis.

La libre gouvernance aurait donc du mal à s’imposer au sein même des instances régionales dont certaines feraient preuve de "rétorsions". De quoi motiver le vote à l’unanimité d’une résolution de l’assemblée d’Alsace, le 27 septembre dernier, pour en rappeler le principe. Ne manquait plus qu’une position gouvernementale clairement définie.

"Le code du sport mentionne que les fédérations ont la possibilité de solliciter auprès du ministère une dérogation pour que leurs organisation territoriale ne suive pas celle des organes déconcentrés du ministère. Il n’y a donc pas besoin de nouveaux décrets. Je vous le confirme. Toute demande de la part d’une fédération motivée et justifiée pourra donner lieu à une dérogation", a donc confirmé ce mardi la ministre des Sports.

"Enfin", souffle Pascal Hladnik. "C’est une grande satisfaction pour toutes les disciplines qui demandaient à pouvoir constituer leur ligue". Un peu tard pour la fédération de tennis regrette-t-il néanmoins. "Ça a pris plus d’un an pour obtenir cette clarification. Auparavant notre gouvernance était d’accord pour constituer cette ligue. C’était acté. Et puis en février, il y en a eu une nouvelle qui a annulé la décision. L’un des arguments était justement de dire que la loi ne permet pas de ligue indépendante", explique-t-il.

Un flou et une interprétation approximative qui jusque-là n’a pas permis de faire entendre la voix des clubs. "Plus de 90% de nos clubs sollicités voulaient revenir à l’échelon alsacien", insiste de son côté Stéphane Thomann, président du comité départemental du Haut-Rhin de tennis. "La ministre aurait pu aller plus loin en rappelant clairement aux fédérations qu’elles doivent respecter l’esprit de la loi et la volonté des clubs".

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