Des personnels de santé des Ehpad et services de soin à domicile se sont mobilisés ce mardi 8 octobre, dans toute la France, contre le manque d'effectifs. A Strasbourg, une cinquantaine d'entre eux ont exprimé leur grogne devant l'hôtel du Département.
Ce mardi 8 octobre, l’intersyndicale des personnels de santé a appelé à une journée d'action dans les Ehpad et services de soin à domicile partout en France. Les aides-soignants demandent, entre autres, la création de 40.000 postes au niveau national. Une cinquantaine de personnes ont manifesté devant le Conseil départemental du Bas-Rhin à Strasbourg en début d’après-midi, parmi elles des infirmiers, des aides-soignants et agents de service, tous syndiqués.
Sabine Lebrun, aide-soignante de 48 ans est représentante de la CFTC Santé Sociaux à l’EHPAD de Molsheim dans le Bas-Rhin. Elle a souffert pendant plusieurs années. La quadragénaire ne comptait plus ses arrêts-maladie pour des sciatiques, des douleurs à l’épaule, elle a été mise à disposition syndicale sinon elle aurait été mise en invalidité. "La situation devient critique, il n’y pas assez de personnel. Avec l’absentéisme des uns, les autres en repos, sont rappelé pour les remplacer. Les arrêts maladie pour burn-out ou troubles musculo-squelettiques se multiplient. Des corps lâchent déjà à 30 ou 40 ans et les maladie professionnelles sont de moins en moins reconnues", dénonce la soignante.
La situation se dégrade aussi pour les résidents indique l’aide-soignante. "Avec seulement 10 minutes pour faire une toilette, les soignants font à la place des personnes âgées pour aller plus vite. Les personnes perdent leurs repères, ne font plus fonctionner leurs muscles, ils se grabatérisent."
D’après Annick Wengern présidente de la CFTC santé sociaux du Bas-Rhin, Il y a un manque de 800 aides-soignantes dans les écoles du Grand Est. "Les jeunes ne veulent plus être des soignants du fait de la dégradation du métier. On est payé au lance-pierre, des salaires de 1 200 euros à 1 600 euros en fin de carrière au bout de 39 ans…"
Martine Wolters, aide-soignante à Bischwiller, renchérit : "On assiste à une hémorragie de personnel. Il faudrait déjà qu’on arrive à résorber les heures suplémentaires, à les payer, le personnel est épuisé. Vous commencez à 6h30 du matin jusqu’à 10h, vous reprenez à 17h jusqu’à 20h, 20h30. Vous êtes rappelé sur vos RH et il n’y a pas assez de monde pour tout faire. On a jamais vu autant de mutations, de demande de disponibilité et même de démissions, pour les aides-soignantes le torchon brûle".