Bas-Rhin : un château ouvre ses portes aux étudiants pour travailler

Pour sortir les étudiants de leur quotidien morose, la mairie de Dorlisheim met à disposition son château avec vue sur le parc. Dès le 25 janvier, jusqu'à 15 étudiants pourront venir y travailler, échanger et surtout prendre un bol d'air frais. Un espace leur est également dédié à Schiltigheim.

Loin des bancs de l'université, les étudiants sont condamnés à rester chez eux depuis de longs mois pour suivre leurs cours à distance. Face à cet isolement social, les initiatives se multiplient dans le Bas-Rhin. Depuis le 18 janvier, les étudiants peuvent s'inscrire pour travailler dans un espace de coworking à Schiltigheim. Suivant cet exemple, le château de Dorlisheim leur ouvrira également ses portes dès la semaine prochaine. En plus de leur permettre de travailler dans de meilleures conditions, l'idée est d'échanger, de créer du lien social et surtout, de les faire changer d'air.

Le château ouvre ses portes

A Dorlisheim, le projet de mettre à disposition le château de Brosse (voir la carte ci-dessous) s'est concrétisé avec un post Facebook publié sur le groupe privé des "Etudiants de Strasbourg." "Très vite, j'ai vu que les conditions de travail étaient difficiles. J’ai dû emprunter des livres à la bibliothèque à Strasbourg et c’était très dur d’y accéder. Surtout pour les étudiants habitant à la campagne, on doit gérer les créneaux d’inscriptions à la bibliothèque, le couvre-feu et les horaires de trains", explique Lauriane Haesti, à l'initiative du projet et étudiante en master de théologie et anthropologie à Strasbourg. Face à cette situation, l'étudiante originaire de Dorlisheim a pensé au château de son village, laissé vacant depuis la crise du coronavirus. "En temps normal, c'est un espace de vie. Il accueille des activités associatives, surtout pour les personnes âgées. J'ai donc proposé au maire d'accueillir quelques étudiants."

Pour l'instant, cinq étudiants ont répondu à l'appel. Ils seront au rendez-vous le lundi 25 janvier pour une journée test. "On est au tout début, il faut que les choses se mettent en plus. Ce n'est pas plus mal de commencer à cinq, on va voir comment ça va se passer et ensuite on mettra en place des inscriptions." Le but est également d'attirer des étudiants des communes voisines, qui ne peuvent pas se déplacer très loin. Au total, 15 étudiants pourront s'inscrire par mail ou par sms au 06.25.25.81.23. Des créneaux sont ouverts du lundi au dimanche de 9 heures à 18 heures. Seule condition pour les intéressés : apporter son propre matériel numérique, le château se charge de la connexion internet. 

Des espaces de coworking pour les étudiants

Lauriane Haesti s'est inspirée de l'initiative lancée le 18 janvier par la CabAnne des créateurs à Schiltigheim (voir le post Facebook ci-dessous). Depuis 2016, deux salariés et une dizaine de bénévoles de l'association des créateurs de la CabAnne gèrent ce tiers-lieu créatif de 400 m². Ici, les particuliers, les professionnels et les groupes scolaires peuvent profiter des outils du fab lab (espace ouvert de coworking) : "On a une imprimante 3D, des fours céramiques... en temps normal on organise des ateliers, on a tout un programme d’activités. Ça fonctionne sur réservation avec un tarif horaire", explique Anne-Catherine Klarer, la créatrice du lieu. Mais avec la crise du coronavirus, la CabAnne a dû se penser autrement. L'idée d'ouvrir l'espace aux étudiants est toute récente. "On a eu le droit d'ouvrir pour faire de la médiation numérique. Après une discussion avec les bénévoles, on s'est dit pourquoi pas ouvrir aux étudiants. C'est compliqué pour tout le monde, entre le couvre-feu et le confinement, mais c’est encore pire pour les étudiants."

"Le but, c'est de leur faire changer d'air"

La CabAnne des créateurs a ainsi ouvert dix places réservées aux étudiants du lundi au vendredi, de 9 heures à 17 heures, et c'est gratuit. Seul ou en groupe, ils peuvent profiter du cadre cosy et des outils numériques nécessaires. "Le but, c'est de leur faire changer d'air, de cadre, et d'avoir des outils. On a une imprimante, des ordinateurs... mais aussi des espaces de travail cloisonnés pour respecter les gestes barrières et la distanciation sociale." Et les premiers retours sont positifs : "On nous a dit que ça faisait juste du bien, de voir d’autres personnes, de sortir de sa chambre, et de voir que c'est possible surtout." Anne-Catherine Klarer ne sait pas vraiment pourquoi, mais pour l'instant, les lieux sont calmes et les réservations encore timides. "Ou les jeunes n’osent pas, ou bien ils sont trop déprimés et ne veulent pas faire le pas. Pourtant, j'ai eu des retours de médecins qui m’ont dit merci, on en avait besoin. Il faudrait leur faire une prescription pour venir à la CabAnne", sourit la créatrice. 

En accueillant des étudiants dans un château ou à la CabAnne des créateurs, les initiateurs espèrent convaincre d'autres personnes d'ouvrir leurs portes. Le tout avec une jauge limitée et dans le respect des gestes sanitaires. 

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