Depuis le 7 novembre 2023, vous pouvez bénéficier du bonus réparation pour les vêtements et les chaussures. Le gouvernement a étendu cette aide qui ne concernait auparavant que les appareils électroménagers et électroniques. Explications.
Le gérant de Mytissus à Marckolsheim fait partie des onze retoucheurs alsaciens homologués par Refashion, la plateforme mise en place par le gouvernement pour aider les clients à trouver un réparateur près de chez eux. Mise en place dès le 7 novembre, elle est mise à jour en permanence, au fur et à mesure que les retoucheurs de vêtements et les cordonniers s'inscrivent.
Seules ces boutiques peuvent vous proposer un bonus réparation. Et toutes les réparations ne sont pas concernées par ce bonus qui va de 6 à 25 euros. L'idée c'est de prolonger la vie des vêtements et des chaussures, pas de les customiser ou d'acheter des accessoires.
Premier bonus réparation pour Mytissus mercredi 15 novembre. Un client a demandé une nouvelle fermeture éclair pour un blouson. "J'ai rempli le talon, le total s'élevait à 40 euros", explique Maxime Gokbulut, gérant de Mytissus. "Avec 15 euros de bonus, le client n'a payé que 25 euros. C'est vrai que nous offrons la fermeture éclair, donc là ce n’est vraiment pas cher. Puis j'ai envoyé la facture et la photo du blouson via mon téléphone sur la plateforme, ça m'a pris trois minutes, et je serai remboursé plus tard."
Beaucoup de clients sont freinés par le prix des retouches, donc moi j'y crois beaucoup.
Maxime Gokbulut, gérant de Mytissus
Maxime Gokbulut pense que les gens vont être plus nombreux à faire retoucher leurs vêtements. "C'est super pour le client, et c'est un geste pour la planète. Et puis pour nous, ça permet de faire connaître notre magasin." En plus des deux couturières, Céline et Stéphanie, qui s'occupent de la retoucherie, Mytissus a 120 m2 de mercerie et d'objets de couture.
Un site internet surchargé ?
"On s'arrache les cheveux parce que ça ne marche pas comme ça devrait", explique Serge Woblik, le directeur d'Europe services, inquiet du risque de saturation du site Refashion.
Il a lui aussi fait sa demande de labélisation en amont, pour pouvoir, dès le 7 novembre, proposer le bonus réparation dans toutes les cordonneries de son réseau, 12 en Alsace et 60 au niveau national. Certaines sont encore en cours de labélisation.
Dans ses cordonneries Services minute et Point services, les salariés saisissent en temps réel le bonus, au moment de la commande du client. Mais il y a quelques problèmes de connexions sur le site, au fur et à mesure que le nombre de professionnels augmente.
"On est favorable dans la démarche, pour redynamiser le monde de la cordonnerie", explique-t-il, "mais pour l'instant je ne peux pas dire si je suis satisfait, c'est trop tôt".
Il espère que ce bonus amènera de nouvelles personnes à réparer leurs chaussures. "On est passé de 40.000 à 4.000 cordonneries en 50 ans", constate Serge Woblik.
Semelles, talons, coutures et collages peuvent bénéficier du bonus, mais pas la réparation des ceintures, le changement de couleur d'une chaussure, le nettoyage ou le changement de lacets ou de semelles intérieur. C'est technique, la réparation.
Plus de succès avec les chaussures et les vêtements qu'avec l'électroménager ?
Lancé en décembre 2022, le bonus réparation concerne déjà l'électronique et les appareils électroménagers, mais les Français ont boudé la mesure.
Au 1er janvier 2024, il sera élargi aux écrans de téléphone portables et à d'autres produits, et les montants vont être revus à la hausse.
Le gouvernement espère que la réparation deviendra une vraie alternative pour les consommateurs, pour allonger la durée de vie de nos objets du quotidien, pour éviter la surconsommation et limiter les déchets.