Pour reposer son foie après les fêtes de fin d'année, pourquoi ne pas s'initier aux bières sans alcool ? En Alsace, les brasseries sont de plus en plus nombreuses à en proposer. Avec un objectif : retrouver des arômes de bière, sans frustration.
Un mois sans alcool pour mettre son foie au repos après les fêtes de fin d'année, voilà le concept du "Dry January", ou "janvier sobre" en français. Ce défi, popularisé par les réseaux sociaux, compte de plus en plus d'adeptes. En 2024, ils étaient plus de 4,5 millions de Français à le relever, d'après une étude du centre hospitalier Le Vinatier à Lyon.
Mais aujourd'hui, plus besoin de renoncer complètement au goût de la bière pour réussir son défi. De plus en plus de brasseries artisanales alsaciennes proposent à la vente des bières sans alcool.
C'est le cas de Météor, qui a servi ce jeudi 2 janvier sa première bière IPA à 0%, dans son restaurant de Strasbourg. Pour l'instant uniquement disponible à la bouteille, elle a réussi à séduire de nombreux clients. "Elle a un petit goût d'agrume sympa, très agréable. Très facile à boire," apprécie un client. Une autre renchérit : "On a fait pas mal d'excès ces derniers jours donc c'était une façon de boire une bière sans rajouter encore de l'alcool."
Et selon le directeur de la brasserie, Geoffroy Kanja, les bières sans alcool connaissent un succès certain, et pas seulement pendant le Dry January : "Aujourd'hui, on a une vraie demande de la part de la clientèle, qui se retrouve à vouloir prendre le volant derrière, ou étant une femme enceinte, par exemple. [...] Mais aussi d'autres clients qui vont se dire : j'ai envie de trinquer avec mes amis, mais j'ai pas forcément envie de boire de l'alcool."
La désalcoolisation, un défi pour les brasseries
Mais si la bière sans alcool séduit, il n'est pas évident de la concevoir. "Le challenge, c'est de pouvoir faire découvrir un produit à un amateur de bière qui voudrait y revenir derrière, et pas juste se dire que c'est une privation," explique Geoffroy Kanja.
La fabrication de bière sans alcool nécessite de coûteuses installations. Une dépense que ne peuvent pas se permettre les plus petites brasseries, comme celle du Bendorf, située dans le quartier du Neudorf à Strasbourg.
Pour diminuer le degré d'alcool, les brasseurs doivent donc se montrer astucieux. "On va jouer sur la qualité de l'eau, la minéralité de l'eau. On va jouer sur les levures qu'on utilise, sur la technique de fermentation. [...] Là, l'objectif pour l'année prochaine, ce sera de descendre en dessous de 0,5 [degré]," déclare Benjamin Pastwa, fondateur et gérant de la brasserie Bendorf.
Car si la France autorise la mention "bière sans alcool" sous 1,2 degré, l'objectif pour ces brasseurs est bien de se rapprocher de 0.