Comment la guerre en Ukraine, la grippe aviaire, et la crise sanitaire pourraient venir modifier les menus des restaurations collectives

Un courrier envoyé le 17 mai par la Ville aux familles strasbourgeoises annonce de possibles modifications des menus à la cantine. Le conflit russo-ukrainien, la grippe aviaire et la crise sanitaire s'invitent dans les assiettes.

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"Nous souhaitons vous informer de possibles adaptations à venir sur les menus proposés dans les cantines de la ville." C’est ainsi que démarre le courrier envoyé par le service petite enfance aux parents dont les petits mangent en restauration scolaire à Strasbourg.

Une petite phrase sans grandes conséquences a priori et envoyée dans un souci de transparence. "Ces adaptations se feront à la marge", assure l’adjointe en charge de la petite enfance et de la restauration scolaire Soraya Ouldji, "mais si un enfant affirme le soir à ses parents qu’il a mangé du chou-fleur et non du brocoli comme cela était prévu dans le menu prévisionnel, il faudra le croire !" 

L’adjointe préfère évoquer la réalité d’approvisionnement en produits alimentaires avec le sourire. Mais cette difficulté est bien réelle, et découle de plusieurs causes : la crise du covid, la guerre en Ukraine et la grippe aviaire. Autant d’événements mondiaux ou plus locaux qui pourront empêcher l’approvisionnement en céréales, poisson, bœuf, œufs ou encore poulet.  

Les gens voient bien que tout augmente et que parfois les rayons des supermarchés sont moins bien fournis.

Soraya Ouldji

adjointe en charge de la petite enfance à la Ville de Strasbourg

"Nous allons, malgré les difficultés, assurer l’équilibre alimentaire et la typologie des repas des enfants", affirme l’ajointe qui précise que le surcoût engendré ne sera pas répercuté sur le prix des repas. Le courrier envoyé aux familles avait donc pour but de rassurer. "Parce que les gens voient bien que tout augmente et que parfois les rayons des supermarchés sont moins bien fournis. C’est important d’assumer que nous traversons une crise."

Des tensions sur l'huile et les œufs

Une démarche similaire a été engagée par les dirigeants de la structure des Diaconesses à Strasbourg. Les quelque 600 résidents seniors ont été prévenus par courrier d’une possible modification des menus dans les prochains temps.

"Un courrier envoyé par anticipation", explique Stéphane Buzon, directeur du pôle seniors, "car il y a des tensions sur l’huile, les œufs, mais pour les pâtes nous avons été livrés !"

Après deux ans de pandémie, la structure a surtout appris à anticiper en matière de communication. "C’est surtout de la bienveillance vis-à-vis des gens. On part du principe que quand on voit que des choses pourraient évoluer, il vaut mieux prévenir les réactions."

Mais point de panique pour le moment. D’autant que le fournisseur des repas assure qu’il y a toujours deux jours entiers de menus préparés en avance pour palier à tout type d’accident. Et le directeur du pôle senior l’affirme : "S’il faut trouver des alternatives aux menus existants nous saurons faire. Car nos menus sont déjà adaptés à nos résidents, en fonction de leurs pathologies. Nous ne serons pas pris en défaut."

Ville de Strasbourg et structure des Diaconesses n'affichent aucune inquiétude. Mais toutes deux se rejoignent sur une réalité : si les différentes crises devaient avoir un effet sur leurs menus, elles auront aussi un impact sur le contenu des assiettes des familles. Nous serons tous concernés.

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