Thibaud Phillips, maire (LR) d'Illkirch (Bas-Rhin), est opposé au calendrier de mise en place de la zone à faibles émissions de carbone (ZFE) voulue par l'Eurométropole de Strasbourg. Il organise un référendum local dans sa commune, le dimanche 11 juillet, afin de connaître l'avis de la population.
Le dimanche 11 juillet 2021, la population d'Illkirch (Bas-Rhin) va voter. Elle n'est pas en retard après les élections départementales et régionales, non : il s'agit d'un référendum à l'échelle de la commune, qui a lieu de 8 heures à 18 heures dans seize bureaux de vote.
Cette consultation citoyenne porte sur le calendrier de mise en place de la zone à faibles émissions de carbone (ZFE) voulue par l'Eurométropole de Strasbourg. Le maire (LR) d'Illkirch, Thibaud Phillips, y est opposé : il veut savoir ce qu'en pense la population qu'il administre.
La commune d'Illkirch est située directement au sud de Strasbourg. Il s'agit de l'une des principales villes qui constituent l'Eurométropole (voir sur la carte ci-dessous).
La question posée aux 17.200 personnes inscrites sur les listes électorales sera la suivante. "La mise en œuvre d’une ZFE sur le territoire de l’Eurométropole de Strasbourg prévoit l’interdiction de circulation des véhicules Crit’air 2 (essence et diesel). Êtes-vous favorable à cette interdiction sur la commune d’Illkirch-Graffenstaden ?" Cette interdiction est prévue pour le moment en 2028 (mais n'a pas encore été entérinée).
Interrogé par France 3 Alsace, le maire explique sa position. "Je ne suis pas contre le principe d'une zone à faibles émissions. Mais je suis contre l'extension très rapide à des véhicules nombreux. Et notamment à des véhicules Crit'air 2, qui représentent aujourd'hui la majorité des véhicules qui circulent sur la métropole, et sont souvent des véhicules récents." L'édile assure avoir le soutien de quinze autre maires, sur les 33 de l'Eurométropole.
Un référendum, par nature une question fermée, ne donne pas la possibilité aux uns et aux autres de comprendre ce qu'est la ZFE.
Pia Imbs, la présidente (SE) de l'Eurométropole, minimise la portée de ce référendum local. "Un référendum, par nature une question fermée, ne donne pas la possibilité aux uns et aux autres de comprendre ce qu'est la ZFE. Beaucoup de personnes aujourd'hui ne connaissent pas ce sigle. Il est facile de mettre simplement en avant que 100.000 véhicules partiront à la casse en 2028. Mais qui sait l'état du parc de véhicules en 2028 ? Qui sait comment les comportements auront peut-être déjà évolué ?"
Les avis de la population sont partagés. Entre une société plus écologique d'un côté, et de l'autre, la difficulté de remplacer un véhicule parfois déjà neuf pour les autres.