Les propriétaires américains du club londonien de Chelsea pourraient-ils entrer au capital du Racing club de Strasbourg ? Le journal britannique The Guardian avance que leur projet de multi-clubs serait en passe d'être lancé. Mais rien n'est signé nous informe le club alsacien.
"Chelsea sur le point de lancer un projet multi-clubs en rachetant une participation à Strasbourg" : voilà (traduit) le titre d’un article du journal britannique The Guardian (à lire ici) paru le 17 mai. L’article détaille les visées de Clearlake Capital, groupe américain propriétaire de Chelsea, et de son détenteur Todd Boehly : lancer une structure multi-clubs sur le modèle du City Football Group, une multinationale liée à Manchester City, qui agrège douze clubs sur quatre continents.
Il est de notoriété publique que le Racing club de Strasbourg (RCSA) cherche à ouvrir son capital à de nouveaux investisseurs. Mais selon les informations que nous avons recueillies au lendemain de la parution de l’article du Guardian, rien n’est pour l’heure signé avec Chelsea et le président Marc Keller serait toujours en discussion avec plusieurs investisseurs potentiels.
De quoi rassurer les supporters qui s’inquiètent que le RCSA ne devienne un club satellite de Chelsea. Des craintes qu’ils avaient exprimées lorsque ce possible rapprochement avait une première fois été évoqué en février 2023, à l’issue d’un déjeuner entre Marc Keller et Todd Boehly, et que nous avions rapportées dans notre article du 28 février.
Les réactions sont à nouveau nombreuses après cette nouvelle évocation de l'entrée au capital de Chelsea. Avec des avis mitigés parmi les supporters : l'un d'eux, rencontré à l'entraînement des joueurs au lendemain de la divulgation des informations par le journal anglais, se dit que "cela peut être une bonne chose pour avoir une assise financière plus importante. Si on veut passer un cap voire jouer en Coupe d'Europe, il faut d'autres moyens que ceux que l'on a aujourd'hui". A l'inverse, sur Twitter, @LB19904473 partage ses appréhensions : "on n'en veut pas de Boehly au Racing. On est un club de foot avec une histoire et une identité, pas le paillasson d'un club anglais qui essaie de combler son incompétence par du fric...".
Attachée à l’indépendance et aux valeurs du club alsacien, la fédération des supporters du Racing Club de Strasbourg avait rédigé un cahier des charges pour la future gouvernance du club, attendant de la part des futurs investisseurs "une motivation sincère pour le développement du projet sportif du club" et réclamant que "les fonds d’investissement spéculatifs qui travaillent pour des fonds de pensions ou des investisseurs fortunés visant uniquement à gagner de l’argent rapidement [soient] proscrits". La fédération nous rapporte que lors d’une réunion à la mi-mars, Marc Keller lui a assuré "qu’il ne sacrifierait rien de ce qui a été construit depuis dix ans".
Faire de Strasbourg un club satellite n'est pas un souhait du RCSA
Une position que confirme le club après les révélations du Guardian, rappellant que Marc Keller, président depuis 2012, est fortement attaché au Racing, qu’il ne le vendra pas sans un droit de regard et qu’en faire un club satellite n'est pas son souhait.
D’autant que l’expérience des « multi-clubs » a de quoi échauder, avec l’exemple du club troyen de l’ESTAC, pourtant dans le giron du City Football Group depuis 2020, qui se retrouve condamné à la relégation en Ligue 2 avant même la fin du championnat.