Le Racing Club de Strasbourg est 6e de la Ligue 1 après dix-sept journées et son succès à Nice ce dimanche 5 décembre. Un classement que personne n’attendait. Et pourtant. Trois raisons expliquent cette embellie actuelle qui pourrait emmener le club alsacien en Coupe d'Europe.
Le Racing Club de Strasbourg occupe la 6e place de la Ligue 1 après 17 journées. Un classement inespéré, mais pas dû au hasard. Un succès qui s'appuie désormais sur trois axes majeurs : le retour du public dans les stades, un groupe de joueurs qui vit bien ensemble et la méthode du nouvel entraîneur Julien Stéphan
1/ La Meinau et son public retrouvé
En grande difficulté la saison dernière (15e au final avec 2 petits points d’avance seulement sur le 1er relégable), le Racing affole les compteurs depuis la fin du mois d’août. Il régale ses supporters, qui sont, à la Meinau, bien plus que des spectateurs. Le kop (la tribune qui regroupe les supporters les plus actifs) est devenu un acteur incontournable les soirs de match.
Le 1er décembre 2021, après une démonstration offensive et une rencontre bien maitrisée, les joueurs strasbourgeois sous une pluie battante, passent de longues minutes à célébrer le succès 5-2 face à Bordeaux avec le kop comme on peut le voir dans la vidéo ci-dessous.
Une tendance confirmée par les stats. La saison dernière lors du cycle retour Strasbourg a pris 9 points en 10 matches dans une Meinau vide pour cause de pandémie, soit 0, 9 points / match. Depuis début août, lors des 9 matchs du cycle aller le Racing a engrangé 17 points soit 1,89 points/match. Cette saison en déplacement 9 points glanés en 8 matches soit 1,125 point. En 2021, sur le cycle retour, 13 points en 9 rencontres soit 1,44 point/match. Des chiffres qui confirment les propos des joueurs comme Frédéric Guilbert le défenseur du Racing l’expliquait en conférence de presse fin novembre "le public nous permet de nous surpasser, ça chante , ça encourage durant tout le match, ça nous booste".
2/ Un groupe qui vit bien ensemble
Toutes les semaines, les joueurs qui se succèdent en conférence de presse tiennent le même discours et vantent un collectif soudé. Dimitri Liénard, le capitaine, révélait avant le déplacement à Nantes (7 novembre 2021) "on travaille , ça bosse très bien à l’entraînement la semaine, ça rigole. Cette année il y a vraiment une belle osmose .C’est assez agréable en ce moment." L’un des secrets peut-être de cette osmose est que l’équipe est constituée uniquement de joueurs francophones. De Kawashima, le gardien japonais à Mothiba l’attaquant sud-africain, tous les joueurs maitrisent la langue de Molière. L’idée est d’éviter la création de clans ce qui pourrait en cas de difficultés accentuer les divergences dans un groupe. Des recrutements qui ont été globalement très concluants. La cellule dédiée, dirigée par Loïc Désiré a souvent visé très juste depuis le retour du club dans le monde professionnel.
C’est un coach qui est jeune, qui nous apporte beaucoup de fraîcheur. Il y a énormément de mixité dans notre jeu.
Dimitri Liénard
3/ Julien Stéphan un entraîneur jeune et à l'écoute
Arrivé cet été en Alsace, Julien Stéphan 41 ans, auréolé de débuts réussis à Rennes n’a pas mis longtemps à imprimer son style à Strasbourg. Le temps d’un été et un recrutement qui dans un contexte lié au covid a été très tardif pour tous les clubs. Depuis le 29 août et la réception de Brest à la Meinau (4e journée et un effectif enfin au complet) le Racing a pris 25 de ses 26 points actuels (seuls le PSG 33 points et Rennes 26 ont fait mieux sur la même période).
«C’est un coach qui est jeune, qui nous apporte beaucoup de fraîcheur. Il y a énormément de mixité dans notre jeu» dit de lui son capitaine Dimitri Liénard. Des choix de coaching qui se sont souvent révélés juste, à l’image du coup-franc égalisateur à la 97e minute face à Reims (21 novembre 2021) de Jean-Ricner Bellegarde, rentré en jeu à peine 9 minutes avant la fin du temps réglementaire.
Alors forcément, le peuple bleu, (les inconditionnels supporters du Racing) se met à rêver. Cette équipe, en effet, peut espérer terminer très haut au classement de la Ligue 1, c'est -à-dire une qualification en Coupe d'Europe.
Reste à voir comment se déroulera le mercato d’hiver (le marché des transferts sera ouvert du 1er au 31 janvier). Les propositions de transferts seront nombreuses car les performances de plusieurs joueurs du Racing ne manqueront pas d’attiser les convoitises de clubs bien plus fortunés que Strasbourg.
Et pour Marc Keller, la priorité a toujours été la pérennité du club. Il ne refusera pas des offres qui pourront, dans un contexte économique difficile pour le foot français, permettre de faire une grosse opération financière .Mais il ne vendra pas pour vendre. Il l’a démontré avec Mohamed Simakan: les 15 millions d'euros proposés en octobre 2020 par le Milan AC avaient été jugés insuffisants et le jeune défenseur était finalement resté quelques mois supplémentaires en Alsace avant de rejoindre Leipzig cet été pour 15 millions d’euros hors bonus de 2 millions supplémentaires.