La chambre commerciale du tribunal de grande instance de Strasbourg a donné son feu vert, ce mardi 4 décembre, au plan de cession des Grands Moulins de Strasbourg, validant l’offre de reprise du groupe agro-industriel Advens, seul repreneur en lice.
La chambre commerciale du tribunal de grande instance de Strasbourg a tranché ce mardi 4 décembre. Au grand soulagement des salariés, les Grands Moulins de Strasbourg ne seront pas liquidés mais bel et bien repris par le géant français Advens.
"Nous connaissons parfaitement cette entreprise et le vaisseau amiral qui se trouve à Strasbourg et une des plus grandes minoteries d'Europe, avec un savoir-faire formidable et surtout un personnel qualifié, c'est un joyau pour nous" explique Abbas Jader, le président du groupe, déjà actionnaire depuis 2012. Un groupe qui était le seul engagé dans cette course à la reprise.
Lundi soir, le deuxième repreneur potentiel, le groupe Ballouhey, avait finalement retiré son offre lors de l’audience. En cause, une trop grande incertitude sur les créances qui resteraient à sa charge. Trop risqué pour Eric-Bastien Ballouhey, administrateur délégué du groupe Ballouhey. "Malgré tout l’intérêt que nous portons au projet d’avenir pour les Grands Moulins de Strasbourg et malgré la justesse de notre plan par rapport à l’évolution du marché, nous estimons que les conditions ne sont pas réunies pour faire une offre pérenne telle que nous l’avions envisagée" s’est-il exprimé.
Quelle stratégie pour les Grands Moulins de Strasbourg ?
Pour reprendre les huit moulins que compte aujourd’hui l’institution alsacienne créée en 1865, le groupe agro-industriel français compte investir 10 millions d’euros sur 5 ans. Sur le front de l’emploi, 116 salariés devraient être maintenus sur les 150 que compte GMS actuellement à Strasbourg. 15 CDD et contrats de professionnalisation devraient également venir renforcer les équipes."En interne, les réactions sont mitigées. Certains d'entre nous sont pessimistes. Il faut certes repartir de l’avant, mais tout cela se fait quand-même sur le dos des ouvriers. Je pense à ceux qui seront licenciés dans l’administration et à l’usine, et ça fait mal au cœur. D'autant que pour les salariés restants, il se pourrait que les acquis soient remis à plat" réagit René Dambach, délégué CGT.
Oui mais pour quelle stratégie ? Abbas Jaber, président d’Advens, évoque une nécessaire consolidation des marchés existants tout en souhaitant développer l’export. Investir, plus encore, le marché africain. "La France est l’un des plus grands producteurs de blé au monde, pourtant nous consommons de moins en moins de pain, de moins en moins de blé. Hors aujourd’hui, le continent qui consomme le plus de blé dur et de blé tendre c’est le continent africain" explique-t-il.
Parmi les transformations structurelles à venir, l’homme d’affaire évoque le rétablissement d’une direction forte ou encore une "mutualisation des services" entre la maison-mère et les différentes filiales des Grands Moulins. Un "arrimage" délicat, tout en précisant sa volonté d’unifier et de regrouper les différentes entités via la mise en place d’un système de pilotage central. "Nous voulons créer des synergies, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui pour les rendre plus efficientes, plus rentables et donc plus compétitives" précise encore Abbas Jaber.