Le 13 novembre 1918 vers 15 heures, le drapeau rouge révolutionnaire flotte accroché par un grimpeur téméraire à la flèche de la cathédrale de Strasbourg. Durant 12 jours entre le 10 et le 22 novembre 1918, la capitale alsacienne va vivre elle aussi comme Berlin une révolution de novembre.
Début novembre 1918, la mutinerie des marins refusant une ultime bataille navale à Kiel en Allemagne provoque la chute de l’empire et le début d’une période révolutionnaire.
Certains de ces marins arrivent à Strasbourg le 9 novembre. Se créent alors des conseils d’ouvriers et de soldats un peu partout dans la région. Le 10 novembre, la république est proclamée place Kléber à Strasbourg par deux fois : par les révolutionnaires d’abord symboliquement devant le poste de garde situé à l’aubette, puis quelques heures plus tard par le socialiste Jacques Peirotes, fraîchement nommé maire de la ville.
Deux pouvoirs s’observent donc : les soviets tentés par l’aventure révolutionnaire russe, leur slogan : « ni allemand, ni français, ni neutre ! » et un conseil national qui réunit en son sein des radicaux, des modérés, des indépendantistes. C’est dans ce contexte que le drapeau rouge est hissé sur la cathédrale et il y restera jusqu’au 19 novembre. A l’approche des troupes françaises, la population a choisi son camp et le drapeau tricolore fait son apparition aux fenêtres de la ville. Les premiers soldats arrivent le 21 au soir… La révolution a vécu.
Le 22 novembre, le général Gouraud et les régiments de soldats français sont accueillis triomphalement. Très vite, Raymond Poincaré le président de la république démet le conseil national. L’Alsace-Lorraine est sans conteste à nouveau française… en octobre 1919, sont créés les 3 départements de Moselle, du Haut-Rhin et du Bas-Rhin.