Nombre de logements insuffisants, loyers qui dépassent 500€ en moyenne pour la première fois, la rentrée étudiante 2023 est compliquée dans la capitale alsacienne.
Ils sont plus de 60 000 étudiants à faire leur rentrée 2023 à Strasbourg (Bas-Rhin). Le chiffre est globalement le même que l'année dernière, et la galère pour trouver un logement l'est tout autant, sinon pire.
Première difficulté, d'ordre structurel : il manque 10 000 logements dans la capitale alsacienne, selon l'observatoire de la vie étudiante. Le Centre régional des oeuvres universitaires et scolaires (Crous) propose 4 955 places dans ses quinze résidences étudiantes. En moyenne, quatre dossiers sont envoyés pour une seule place en chambre étudiante.
"L'offre du Crous est loin d'être suffisante et ne suit pas l'augmentation du nombre d'étudiants sur la dernière décennie, explique le premier vice-président de l'association étudiante Afges, Charles Lesceq. Il faudrait tripler le nombre de logements."
La récente rénovation de la résidence Crous Paul Appel a permis de créer seulement 50 chambres supplémentaires. Une nouvelle résidence d'environ 500 places devrait voir le jour à la rentrée "2027 ou 2028", place d'Islande. En mai 2023, l'Etat a confié le terrain où se tenait l'annexe du tribunal de grande instance pendant les travaux au Crous de Strasbourg. Le projet est estimé à 40 millions d'euros.
En plus du Crous, 84 résidences privées proposent 7 221 logements supplémentaires, portant à plus de 12 000 les logements réservées aux étudiants autour de Strasbourg. La grande majorité des étudiants se retrouve donc ailleurs, dans le parc locatif privé, alors que l'Eurométropole connait déjà des tensions sur ce secteur.
La seconde difficulté est conjoncturelle : l'inflation vient s'ajouter à la tension sur les biens immobiliers. Le logement étudiant dépasse pour la première fois 500€ par mois en moyenne à Strasbourg, pour s'établir à 523€. Un bond de 5% en un an, de 20% depuis 2016. "C'est plus coûteux de se loger, sans compter les autres dépenses des étudiants", confirme Charles Lesceq.
Alors pour aider ceux qui n'ont aucune solution et qui craignent de se retrouver à la rue voyant la rentrée universitaire approcher, l'Afges a lancé un dispositif d'urgence, même si ce n'est pas sa vocation : SOS logement provisoire. "On est en lien avec des hôtels dans lesquels on loue des dortoirs pour ceux qui risquent de dormir dehors", explique Charles Lesceq. Depuis début 2023, l'association a pu traiter 50 demandes.