C'est sans doute vrai partout, mais un peu plus au lycée Couffignal de Strasbourg, le manque de personnel commence à devenir vraiment problématique. 200 élèves de plus sans moyen supplémentaire. 12 surveillants dont 6 affectés à l'internat pour 1700 élèves, les enseignants sont donc venus dire leur mécontentement au rectorat ce jeudi 13 juin.
Cela fait plusieurs mois que la coupe est pleine alors les enseignants du lycée Couffignal de Strasbourg sont allés porter leur message aux fenêtres du rectorat ce jeudi 13 juin. Ils veulent des moyens et du personnel, chiffres à l'appui.
Le lycée, qui compte des filières générales, technologiques et professionnelles, recense 1 700 élèves sur un site de 11 hectares. De quoi faire tourner la tête des 12 malheureux AED (assistants d'éducation) dont 6 sont affectés à l'internat.
Résultat, les conditions de travail se dégradent, notamment depuis la rentrée 2023, car le lycée a accueilli 200 élèves de plus sans moyen supplémentaire. Certains enseignants craignent les élèves et les actes de provocation physique se sont multipliés tout comme les fiches de signalement santé au travail.
"Les élèves ont un sentiment d'impunité, explique Fawzi Menina, professeur de physique-chimie, car il n'y a pas assez d'adultes pour les encadrer. Ils s'autorisent par exemple des détériorations, des déclenchements d'alarme incendie abusifs. On observe du coup des arrêts maladies, trois fois plus d'arrêts depuis septembre dernier par rapport à l'année précédente."
Arrêts maladies et demande de mutation
À cela s'ajoutent des dysfonctionnements matériels. "On a des fenêtres qui sont tombées sur des gens, des tableaux et des écrans qui sont tombés", nous décrit d'une voix lasse, mais ferme Lara Calcavino, professeure d'histoire-géographie.
"On ne sent donc pas en sécurité sur le plan matériel. On est fatigués, moi par exemple, j'ai été arrêtée six semaines parce que je n'y arrivais plus et j'ai fini par demander une mutation pour redevenir remplaçante plutôt que de rester en poste fixe dans ce lycée. Pourtant, on aime ce qu'on fait, on sait que c'est important comme mission, mais l'école publique ne va pas bien et ce lycée en particulier. Il faut qu'on nous entende !"
Les enseignants demandent donc deux AED supplémentaires. Pour cela, ils se sont rendus au rectorat à Strasbourg. Une délégation y a été reçue. À voir s'ils seront entendus.