A 33 ans, Cédric Lorenzini a décroché, entre le 3 et le 17 juin 2023, deux médailles d'or par équipes à l'Open européen transnational de bridge qui se déroulait au Parc des expositions de Strasbourg. Le combat de cartes a réuni près de 15.000 compétiteurs venus de 40 pays.
Il avait promis de ramener une médaille à ses supporters, il en décroche finalement deux. L'Alsacien Cédric Lorenzini a remporté deux médailles d'or lors de compétitions majeures, lors de l'Open européen transnational de bridge qui s'est déroulé à Strasbourg du 3 au 17 juin 2023. À ses côtés, les bridgeurs français ont glané quatre titres, deux médailles d'argent et une de bronze, face à 15.000 compétiteurs venus de 40 pays, dont les Etats-Unis, la Chine, ou encore l'Angleterre.
Le natif de Mulhouse s'est imposé 111-104 lors de l'épreuve reine en Open par équipes avec la Team Vinciguerra. Mais il ne s'est pas arrêté là. L'Alsacien a aussi remporté la catégorie Mixte par équipes. "Mon objectif était de ramener une médaille, certes. Mais avoir deux médailles d'or, c'était totalement inattendu", se réjouit le joueur de bridge. "Ça me fait vraiment plaisir et ça donne de l'espoir pour la suite de ma carrière professionnelle".
À 33 ans, il est à la tête du classement français et fait partie des meilleurs mondiaux. Ce sport atypique, qui se joue à deux contre deux avec un jeu de 52 cartes, il le pratique chaque jour avec Thomas Bessis, le deuxième meilleur joueur en France.
Une préparation physique et psychologique
Pour décrocher ces deux précieux sésames en équipes, le joueur mulhousien n'a pas chômé. Depuis 2019, il joue quatre heures presque chaque jour avec Thomas Bessis. "Après chaque partie, nous faisons des longs débriefings pour savoir ce qui a marché ou non", raconte Cédric Lorenzini.
Les deux bridgeurs se connaissent depuis 2013 et ne se lâchent plus. Ils partagent même des codes qui leur permettent de vaincre leurs adversaires. "Au total, je dirais que nous avons 340 pages de codes entre nous. C'est notre travail, on les utilise lors des entraînements et on voit ce qui fonctionne", explique le numéro un français.
J'ai revu des gens avec qui je jouais il y a 15 ou 20 ans, j'avais l'impression d'être à la maison
Cédric Lorenzini, joueur professionnel de Bridge
Des codes qui lui ont été utiles lors de toute la compétition transnationale à laquelle il a aimé s'illustrer devant plusieurs de ses connaissances alsaciennes. "C'était une fierté pour moi, d'autant plus que j'ai effectué ma première compétition de bridge à Strasbourg, se rappelle-t-il, j'ai revu des gens avec qui je jouais il y a 15 ou 20 ans, j'avais l'impression d'être à la maison. Ça a apporté un petit supplément d'âme et de la motivation".
Malgré tout, l'open européen reste un challenge pour chaque joueur. "On reste huit heures par jour assis sur des chaises, Il faut se concentrer tout le temps, car chaque carte jouée peut être fatale", sourit-il. Au-delà du mental et du jeu, Cédric a aussi tenu à se maintenir en forme en faisant du sport. "Depuis janvier 2023, je faisais de l'exercice deux à trois fois par semaine car je sais que quand on reste enfermé lors des tournois, le corps a du mal à s'y faire", ajoute-t-il.
Son premier bridge à 7 ans
Cédric Lorenzini n'en est pas à son premier titre. En 2016, il décroche le titre de champion d'Europe, puis l'année suivante il s'approche du rêve ultime en devenant le vice-champion champion du monde. "J'ai aussi été champion de Chine avec Thomas en 2018. Mais l'un des titres dont je suis le plus fier aussi est celui de Joueur international de l'année en 2015. C'était la première fois que ce n'était pas un Américain", signale-t-il
Cette passion, Cédric l'a découverte très tôt. "Dès l'âge de sept ans, j'ai commencé mes premières parties en compagnie de mon grand-père à Strasbourg", se souvient le joueur. Chaque jeudi pendant deux ans, lui et son aîné se rendent à des sessions de bridge tous les jeudis soir pendant un peu plus d'une heure.
Aujourd'hui, Cédric compte s'illustrer aux championnats du monde, mais pas ceux de 2023, pour lesquels lui et ses coéquipiers n'ont pas pu se qualifier à cause du Covid-19. Il veut désormais remporter de grands tournois de bridge aux Etats-Unis, qui sont l'équivalent du Grand Chelem au tennis, avec son acolyte Thomas Bessis.