Squats de la rue Sarlat : une nouvelle évacuation a eu lieu ce mercredi 22 novembre à Strasbourg

L'évacuation des squats de la rue Sarlat, à Strasbourg, s'est poursuivie ce mercredi 22 novembre depuis 6h30 après la première opération fin octobre. Selon nos informations, deux bâtiments et un peu moins d'une trentaine d'occupants étaient cette fois concernés.

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Le squat de la rue Sarlat, dans le quartier du Neuhof à Strasbourg, a été évacué ce mercredi 22 novembre à partir de 6h30. "Un peu moins d'une trentaine de personnes" étaient concernées par l'opération, selon Germain Mignot, un membre de la Fondation Abbé Pierre présent sur place. "Une évaluation de la situation des personnes sera réalisée pour permettre une prise en charge adaptée à chaque situation", a précisé la préfecture du Bas-Rhin dans son communiqué. Selon nos informations, deux bâtiments sont concernés par l'opération. 

Il s'agit de la "deuxième phase" de l'évacuation, selon la préfecture. Près d'une trentaine de personnes avaient déjà été évacuées d'un autre bâtiment de la rue de Sarlat le 20 octobre. Plusieurs dizaines de personnes squattaient toujours deux autres immeubles vides de la rue. "C'est un moment très anxiogène pour les familles, qui ne se considèrent pas du tout comme des gangsters et qui voient débarquer tous ces policiers, décrit Germain Mignot. Et le plus problématique est la situation d'errance que ce genre d'opération crée, d'autant plus que nous sommes en plein hiver. Car même si la préfecture va parler de prise en charge, on sait très bien qu'une partie de ces personnes va retourner à la rue et sans accompagnement.

Dans un bilan de l'opération communiqué en fin de journée, 40 personnes ont été évacuées, dont 31 ont été prises en charge comme suit : 16 personnes orientées vers des hébergements répartis dans le Grand Est, 11 demandeurs d’asile orientés vers des hébergements dédiés, 4 personnes actuellement auditionnées au service de la Police Aux Frontières. 9 personnes n’ont pas souhaité être prises en charge.

Des squatteurs qui se mobilisent pour réclamer un hébergement pérenne

Au total, ce sont plus d'une centaine de personnes sans-abris, principalement de nationalité géorgienne, qui errent de squat en squat depuis plusieurs mois. "Certains sont en attente de titre de séjour, d'autres sont déjà réfugiés politiques comme cette famille d'Ukrainiens récemment arrivés", explique Germain Mignot, de la Fondation Abbé Pierre. Ces personnes se sont mobilisées le mardi 21 novembre devant le centre administratif de la Ville de Strasbourg pour demander des solutions d'hébergement pérennes. Un groupe Facebook avait même été créé par les squatteurs pour sensibiliser le public sur leur situation administrative. 

Dans leur dernière publication, ils racontent avoir reçu "des jouets pour les enfants, quelques fournitures scolaires et des vêtements" de la part d'une association locale et disent "merci pour ces moments de sourire".

Ces procédures d'évacuation ont été ordonnées par le tribunal judiciaire de Strasbourg à la demande d'Habitation moderne, le bailleur social propriétaire des lieux. Les squatteurs sont orientés vers le gymnase du conseil des XV, et en fonction de leur situation administrative, ils se voient proposer un hébergement d'urgence ou sont incités à rejoindre leur pays d'origine. "Beaucoup savent qu'on va leur demander de retourner dans leur pays, alors ils retournent dans la rue avant la prise en charge des autorités", estime Germain Mignot.

La trêve hivernale a commencé depuis le 1er novembre. Depuis la loi Elan de 2018, elle ne concerne plus les squatteurs mais seulement les locataires.  

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