Législative partielle de Strasbourg: les réactions au lendemain du premier tour

Si le PS sort largement en tête, il ne pourra pas compter sur le soutien d'EELV , qui a obtenu 9,26% des voix. Ce matin l'écologiste Simon Baumert a dit ne pas appeler à soutenir Eric Elkouby au second tour. Et l'UDI appelle à faire barrage à la gauche.

Le désaccord PS - EELV est entériné; il n'y aura pas de soutien à Eric Elkouby de la part des écologistes dimanche 29 mai lors du second tour.

Voici un extrait du communiqué officiel publié ce matin et signé par Simon Baumert et Anny Zorn, candidat-es EELV, Patricia Guéguen, Secrétaire Régionale et Jacques Fernique, Porte-Parole:
"Dans le duel de second tour opposant PS et LR, nous ne pouvons soutenir ni un candidat de droite dont le programme ultralibéral est à l'opposé du projet écologiste, ni un candidat PS soutien inconditionnel d'un gouvernement qui a renié les engagements majeurs et rompu le contrat pris avec les citoyen-nes. Loi El Khomri, Loi renseignement, GCO, transition écologique, Fessenheim, taxe poids lourds, Biodiversité, mise en œuvre des engagements de la COP21 : Pour nous, le compte n'y est pas.
Nous ne donnons aucune consigne de vote aux électeurs et électrices qui nous ont fait confiance. L'Ecologie s'engage en force pour les rendez-vous majeurs de l'an prochain."

De son côté le parti socialiste bas-rhinois se réjouit du bon score réalisé hier soir par Eric Elkouby. Mais l'heure est au rassemblement et à la mobilisation des abstentionnistes, selon Anne-Pernelle Richardot, la secrétaire fédérale:
"Eric Elkouby obtient à l’issue de ce scrutin du premier tour 30,48% des suffrages exprimés, tandis que le candidat LR se présentant comme « l’alternance »  ne représente que 19%.
Ce score sans appel est indéniablement le fruit du travail de terrain mené par le député sortant Armand Jung et poursuivi durant cette campagne par Eric Elkouby. 
L’abstention élevée doit nécessairement nous interpeller et nous inviter à mobiliser et rassembler l’ensemble des électeurs de gauche derrière Eric Elkouby pour que
dimanche prochain, cette circonscription reste à gauche, pour Strasbourg et le Grand Est."

Autre réaction, plus à gauche, celle du candidat PCF Julien Ratcliffe, membre du Front de gauche, qui pose une condition à un éventuel soutien: la lutte pour le retrait de la loi travail El Khomri;
"A l’évidence, les résultats de ce vote ne peuvent nous satisfaire.
Ce soir, il n’y a pas de gagnant. Le poids de l’abstention, proche de 80%, constitue en effet le fait politique majeur de cette élection. Il est extrêmement préoccupant. Ainsi, le candidat arrivé en tête n’a rassemblé que 6,6 % des inscrits. Cela démontre l’existence d’une profonde défiance à l’égard d’institutions à bout de souffle.
Nous remarquons avec intérêt le poids non négligeable de candidatures s’inscrivant en rupture avec les choix du gouvernement, notamment venant du candidat EELV Simon Baumert qui dépasse les 9%, de même que celui de différentes démarches basées sur l’idée d’une autre manière de concevoir la vie politique.
Dans ce contexte, nous nous engageons avec le PCF à travailler à l'union de toutes les forces de gauche qui ne se reconnaissent plus dans la politique gouvernementale. Avec toutes celles et ceux qui rejettent l'austérité, la Ve République et la loi El Khomri, nous voulons construire une alternative politique de progrès et de transformation sociale pour notre pays. Loin d'être une incantation, ce rassemblement est nécessaire et urgent.
Dimanche prochain, le second tour opposera le candidat du PS à celui des Républicains. A cette occasion, nos électeurs seront libres de leur choix. Si le candidat du PS souhaite obtenir leur suffrage, il lui appartient de prendre clairement position pour le retrait du projet de loi El Khomri, la fin de l'état d'urgence et l'augmentation des salaires"

Guillaume d'Andlau (5,97% des voix), sans étiquette, a lui également commenté ce 1er tour :
Extrait:"Ayant dénoncé le fonctionnement des partis tout au long de ma campagne et me présentant sans étiquette, je n’ai naturellement pas de consigne de vote pour le second tour. Je souhaite néanmoins attirer l’attention des électeurs sur les positions des candidats encore en lice sur le cumul des mandats. Dans une lettre ouverte je leur avais proposé de s’engager, s’ils étaient élus,  à se démettre de tous leurs autres mandats pour bien montrer aux électeurs de la circonscription  qu’ils étaient prêts à les représenter pleinement à Paris comme élu de la Nation".

Pour le Parti Egalité Justice, Murat Yozgat (2,99%) écrit ce soir:
"Vous remarquerez que le PEJ est devenu depuis hier un nouvel acteur politique qu’il faudra
compter, lors des prochaines échéances électorales.
En effet, si l’on se réfère aux scores des quartiers populaires, nous avoisinons les 6-7%, ce qui
permet de constater que notre ancrage est en voie de consolidation.
La première circonscription de Strasbourg étant le bastion du PS, dans ces quartiers, ce parti est en
recul. Le PEJ l'a dépassé car nous sommes l’alternative. Ceci sera d'avantage constaté lors des
élections à venir. Dorénavant, le temps des candidats vitrine est révolu.
Malheureusement, dans les quartiers du centre-ville, notre message n’a pas été entendu.
Je pense que c’est la conséquence de la désinformation de l’électorat, ainsi que la volonté des
médias de vouloir cantonner le PEJ sans ouvrir le débat. Ce qui est une nouvelle fois la preuve de la
faillite de notre démocratie. Tout ce qui est nouveau et qui sort de l’ordinaire, doit être constamment
stigmatisé. Nous avons toujours besoin de critiquer avant même de chercher à connaître.
Notre pays, en vue de son évolution sociale, culturelle et politique se doit d'accepter la diversité.
Ce dernier permettra de réaliser ces mutations afin de progresser.
Cela étant, les concitoyens, les Strasbourgeoises et les Strasbourgeois, pourront se
rendre compte que nous sommes l’issue et la synergie dont a besoin la France.
C’est pourquoi, j’appelle pour le second tour à voter blanc, afin de contester la politique
en place et ainsi préparer l’avenir."

Enfin, l’UDI du Bas-Rhin appelle les électeurs à faire barrage, dimanche prochain, au candidat de François Hollande.