Les écoles privées post-bac se multiplient depuis Parcoursup, pas toujours facile de s'y retrouver

Les écoles privées post-bac fleurissent, en Alsace comme ailleurs. Et la tendance se confirme depuis la mise en place de Parcoursup. Ces écoles proposent des formations dont le coût est souvent de plusieurs milliers d'euros par an, sauf en cas d'alternance. Une voie qui permet aux jeunes de se professionnaliser et d'avoir un salaire. Mais il reste difficile de s'y retrouver.

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Depuis la mise en place de Parcoursup, un boulevard s'est ouvert pour les écoles privées post-bac. Mais toutes ne se valent pas et n'ont pas les mêmes débouchés ni la même ancienneté. Epitech, une école privée entièrement dédiée aux métiers de l'informatique basée à Strasbourg, a aujourd'hui 17 ans d'existence. Avec 300 étudiants par an et presque 100% d'embauche à la sortie, sa réputation n'est plus à faire. Et d'ailleurs, elle fait partie des formations disponibles... sur Parcoursup. Ici, on ne s'inscrit donc pas pour échapper à la plateforme que beaucoup d'étudiants de terminale redoutent.

Son point fort ? Une scolarité très concrète basée sur l'étude de problématiques rencontrées en entreprise. Kalan Hurkan, étudiant en 5ᵉ année à Epitech, ne s'y est pas trompé. " Mon projet était à la base de devenir développeur, donc de créer des applications, raconte-t-il. Mais très vite, j'ai commencé à réaliser des missions sur le cloud et la cybersécurité, c'est-à-dire à travailler sur des systèmes qui supportent les données des utilisateurs."

Coût d'une année à Epitech: entre 8000 et 10 000 euros. Sauf pour les étudiants qui ont choisi la voie de l'alternance, c’est-à-dire un mélange de cours et de présence en entreprise avec des missions bien définies qui les plongent immédiatement dans le bain. À la clé : un salaire. Et au vu du prix des études, ça tombe plutôt bien. "L'alternance répond à un besoin de la plupart de nos étudiants, confirme Kevin Spegt, le directeur du campus d'Epitech. Ils veulent se professionnaliser. Certains aiment la théorie, d'autres préfèrent avoir un contact immédiat avec l'entreprise. Et un salaire. "

L'alternance, une solution pour alléger la facture

En cas d’alternance, l’entreprise partenaire touche environ 6000 euros par an de l’État. Une aide mise en place pour relancer l'apprentissage et l'alternance en France. Ces subventions ne cessent d’augmenter : plus 20% entre 2017 et 2023. L’entreprise Eiffage travaille depuis longtemps avec Epitech. " Recruter un étudiant en alternance, explique Alice Schilliger, gestionnaire ressources humaines chez Eiffage, nous permet de le voir évoluer de près, très concrètement, de le suivre. Et de se dire au bout du contrat : oui, on a envie de continuer avec lui, ou pas."

Pour l'étudiant, il s'agit aussi d'alléger la facture : " Le fait d'avoir un salaire, c'est évidemment gratifiant, confirme Jules Bozouklian, aujourd'hui salarié chez Eiffage et ex-étudiant en alternance à Epitech. Et on est plongé dans le bain, on est reconnu pour son travail."

En 10 ans, le nombre d’étudiants ayant choisi l’enseignement supérieur privé a augmenté de 300 000. Le Digital College a ouvert ses portes à Schiltigheim il y a deux ans. Il ne fait pas partie de Parcoursup. Le concept : "On ne recrute pas l’élite, on la forme". Difficile pour l'instant de parler des débouchés, l'école étant très récente. Cet établissement privé a été fondé par Ridouane Abagri. " Avant de créer le Digital College, j'étais déjà entrepreneur. J'ai également donné des cours dans des écoles de commerce. En fait, ce sont mes étudiants qui m'ont poussé à créer le Digital College. Ils aimaient bien ma manière d'enseigner, ma manière de faire, mon côté un peu atypique."

60 étudiants par an, un taux d’admission de 80%, une offre de formation en communication et marketing digital allant de 1 à 6 ans. Au Digital College, une année de cours coûte entre 6500 et 8000 euros. "Pour certains, c'est beaucoup, admet Fatima Touimi, responsable du campus de Digital College. Pour d'autres, c'est un investissement pour gagner plus encore à l'avenir. Certains l'ont bien compris." Là encore, une solution pour alléger la facture : l’alternance. "Les frais de scolarité ne sont pas forcément accessibles à tout le monde, confirme Loan Rayapin, étudiante en web marketing en alternance. Donc avoir un salaire pour payer les charges quotidiennes, ça aide beaucoup."

Parcoursup, un système anxiogène

Avec Parcoursup, qui regroupe aujourd’hui 24 000 formations, la donne a changé. "Ces structures privées vont se placer sur le côté anxiogène de Parcoursup, reconnaît Camille Fauth, vice-présidente déléguée à l'orientation à l'université de Strasbourg. C'est un moment où il faut attendre, notamment dans la phase complémentaire. C'est très inconfortable pour les étudiants. Ces structures se placent évidemment sur ce type de créneau."

Un quart des étudiants choisissent aujourd’hui l’enseignement privé, la moitié d’entre eux se retrouvent dans des établissements privés à but lucratif. Le ministre de l’Éducation nationale démissionnaire, Patrick Hetzel, avait récemment fait part de sa volonté de réguler l’enseignement supérieur privé, afin de garantir des formations de qualité aux étudiants. 

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