Manifestation contre la vie chère : "je galère et j’en parle comme si c’était normal"

Très attendue, la manifestation "contre la vie chère et l’austérité" a rassemblé plusieurs milliers de personnes à Strasbourg ce vendredi 13 octobre. À l’initiative de l’intersyndicale, cette mobilisation s’inscrit trois jours avant la conférence sociale.

À Strasbourg, ils étaient plusieurs milliers à répondre à l’appel de l’intersyndicale ce vendredi 13 octobre pour demander, entre autres, une augmentation générale des salaires et l'égalité salariale entre les femmes et les hommes.  

Cri de détresse ou volonté de soutenir les plus précaires, les raisons de se rassembler place de la République ne manquaient pas. Plusieurs corps de métier ont défilé pour lancer un appel à l’aide. Face à l’inflation, bon nombre de travailleurs ont vu leur niveau de vie baisser.

"Les prix explosent et les profits aussi et s’il y a bien quelque chose qui stagne ou baisse, ce sont nos salaires", raconte Louise, cheminote à la gare de Strasbourg. Présente avec plusieurs de ses collègues, elle dénonce un manque de personnels alors que la SNCF a réalisé cette année des "profits record"."On est de moins en moins nombreux et quand on rentre chez soi, on a du mal à remplir le frigo."

Pour Valérie, infirmière en milieu scolaire, le constat est à peu près le même. "Les collègues se sentent seuls et oubliés. Ça commence à engendrer beaucoup de souffrances au travail." La professionnelle de santé est engagée auprès de plusieurs centaines de jeunes et déplore un manque de reconnaissance de la part de l’Etat. "On est une branche oubliée de l’Education nationale. On a vraiment besoin de plus de personnels pour assurer nos missions. Une infirmière qui débute, elle est à 107% du smic, il y a 40 ans, on était à 170%. On a énormément perdu."

Toutes les générations engagées

Cette mobilisation était aussi l’occasion pour certains d’apporter un soutien, notamment aux plus jeunes générations. Premiers impactés par la hausse des prix, les étudiants étaient nombreux à faire entendre leurs voix. "Moi, je galère et j’en parle comme si c’était normal. Je dois vivre en collocation pour pouvoir payer mon loyer, on doit vivre à trois dans un tout petit appartement. Je ne peux pas me permettre d’aller au resto ou prendre un verre avec des amis", nous explique un jeune qui a souhaité rester anonyme.

Je pense à ceux qui n’arriveront jamais à 65 ans en bonne santé

Maurice, retraité

Cette préoccupation est aussi partagée par les plus âgés, comme Françoise et Maurice, venus s’unir à la colère étudiante. "Je pense à mes enfants, je pense aux autres, à ceux qui n’arriveront jamais à 65 ans en bonne santé." Pour ce couple de retraités, manifester est "une évidence". "Je viens par solidarité, manifester pour sa pomme, c’est triste. C’est un problème collectif."

Pour rappel, l’Insee annonçait en septembre 2023 qu’un Français sur trois s’était déjà privé d’un repas faute de moyens. Une tendance inquiétante que les syndicats espèrent pouvoir dénoncer lors de la conférence sociale prévue lundi 16 octobre. 

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