Pour lutter contre la propagation du Covid-19, les pouvoirs publics prennent des mesures fortes qui impactent le quotidien des Français dans tous ses aspects, même les plus fondamentaux. Mariages, enterrements, naissances, tout change... ou presque.
S’adapter, c’est le maître mot en ces temps de crise sanitaire. A chaque jour son lot de décisions et de mesures pour essayer de ralentir la propagation du Covid-19. Les libertés publiques ont été réduites, les événements les plus fondamentaux sont bousculés à l’image des mariages, des enterrements et des naissances. Qu’est ce qui change exactement ?
Confinement pour les mariages
Depuis les annonces gouvernementales, certains services publics sont réaménagés voire carrément supprimés. Mardi 17 mars 2020, la ville de Strasbourg et l’Eurométropole ont par exemple décrété de nouvelles mesures permettant "d’assurer le plus large maintien à domicile possible des habitants". En ligne de mire, notamment, la tenue des mariages qui n’est désormais plus assurée. Rien que cette semaine, une dizaine de célébrations a dû être reportée.A Mulhouse en revanche, les services de la ville indiquent que "les mariages pourront avoir lieu" mais en comité très restreint, à savoir en présence des mariés et témoins uniquement. Vive l'ambiance.
Confinement pour les enterrements
Se rendre à l’enterrement d’un proche est interdit. C’est ce qu’a annoncé hier, 17 mars, Édouard Philippe sur le plateau de France 2, en réponse à la question d’une téléspectatrice.Une réponse qu’il faut malgré tout nuancer. Assister à des funérailles peut toujours se faire mais dans des conditions très strictes et avec un effectif limité à la stricte intimité familiale. Concrètement, seuls les ascendants et les descendants du défunt sont autorisés. Tout rassemblement collectif suivant les obsèques est interdit.
"Il n’y a pas de quotas clairement établis par le gouvernement pour le moment, mais nous misons sur la bonne intelligence des gens", explique-t-on à la ville de Strasbourg. Selon plusieurs sources, le nombre maximum de participants pourrait être bientôt fixé à une quinzaine de personnes.
Concernant les cérémonies, au cimetière elles sont désormais raccourcies. "Ça va être une prière devant la tombe, la mise en terre du cercueil, et les gens repartent. Cela n’excède pas le quart d’heure. C’est un moment de deuil, ça rajoute à la tristesse, mais globalement tout le monde comprend", indique un responsable de cimetière.
Plus question non plus de passer par l’Eglise. Certains diocèses ont délivré des directives en ce sens. "Pour la célébration, on privilégiera l’accueil au cimetière, sans passer par l’église", précise celui de Strasbourg sur son site internet.
Pour ceux qui le souhaitent, des cérémonies de commémoration en mémoire du défunt pourront être célébrées à une date ultérieure. "Il reste à réfléchir aux modalités selon les lieux : une messe publique pour chacun des défunts ou une messe publique unique pour tous les défunts de la période de confinement et d’interdiction des rassemblements," s’interroge encore les responsables religieux.
Dans le cadre des crémations, la loi prévoit de pouvoir conserver les cendres d’un proche un an maximum. "Les familles peuvent conserver l’urne ou la confier au crématorium dans le cas d’une cérémonie ultérieure", précise Xavier Maillard, directeur du pôle funéraire de Strasbourg, rappelant aussi que la prise en charge des défunts infectés par le Covid-19 est elle aussi modifiée.
"Lorsque les personnes atteintes du virus décèdent à l’hôpital, on procède à une mise en bière immédiate. Il n’y a pas de soins de thanatopraxie, pas de recueillement avant fermeture du cercueil". Des mesures drastiques mises en place pour limiter tout risque de contamination, qui changent aussi le quotidien d'un monde funéraire en première ligne et en pleine adaptation.
Confinement aussi sur les accouchements
Suite à la propagation du coronavirus, des mesures particulières sont également prises autour des naissances."On vient de prendre la décision de renvoyer les mamans très vite chez elles, souvent au bout de 24h, pour éviter qu’elles ne soient maintenues dans une atmosphère hospitalière dans laquelle il y a beaucoup de flux", prévient le Professeur Philippe Deruelle, Chef de Pôle de Gynécologie-Obstétrique des Hus (Hôpitaux Universitaires de Strasbourg).
Autre changement majeur, les papas ne sont plus autorisés à accompagner les mamans en suite de couche. Ailleurs en France, certaines maternités vont même plus loin en décidant de ne pas autoriser la présence du père durant l’accouchement. A Strasbourg, "on n'a pas réussit à s'y résoudre", affirme Philippe Deruelle.