Le corps de Lina, disparue depuis le 23 septembre 2023, a été retrouvé le mercredi 16 octobre, dans la Nièvre. Au lendemain de la découverte, son village se réveille dans la tristesse. Les habitants espèrent que l'autopsie à venir pourra en dire davantage sur les circonstances de la mort de l'adolescente de 15 ans.
500 kilomètres séparent Sermoise-sur-Loire (Nièvre) où le corps de Lina a été retrouvé, ce mercredi 16 octobre, et Plaine (Bas-Rhin) où la jeune fille résidait. Cette petite commune de moins de 1000 habitants, retenait son souffle depuis la disparition de la jeune fille de 15 ans, le 23 septembre 2023. Aujourd'hui, la découverte du corps marque la fin de plus d'un an d'attente.
"Tout le monde est touché par la triste fin (...) de la disparition de Lina, assure Patricia Simoni, la maire. Avoir un mot de fin, c'est aussi important pour la famille. C'est important de savoir de ce qu'il s'est passé et de pouvoir commencer son deuil maintenant. Il n'y a rien de plus terrible que d'avoir un enfant disparu, dont on n'a pas de nouvelles et de ne pas savoir ce qu'il s'est passé".
Dans les rues du village, peu de mots suffisent à un Pienneré pour décrire l'atmosphère : "Bien sûr que je suis triste. Pour être triste, on y est tous".
Un homme en particulier rumine encore ce jour morbide. Jean-Marc Chipon, l'ancien maire de la commune, est l'une des dernières personnes à avoir vu Lina vivante, juste avant sa disparition. Aujourd'hui, encore plus, il y pense : "Vous vous repassez les images de ce moment, de ce samedi. J'ai le sentiment de ne pas être arrivé au bon moment, au bon endroit, parce que c'est vrai que j'aurai peut-être pu éviter cette disparition".
Une page se referme...
Ce matin, une légère pluie s'abat sur les passants. L'un d'entre eux, gouttes de pluie sur les lunettes, confie son émotion. Il avait rencontré le papa de Lina lors d'une battue et partage aussi sa tristesse : "C'est triste, c'est terrible pour les parents de ne plus pouvoir voir leur gamine, balbutie-t-il en cherchant ses mots, visiblement ému. On n'a pas le droit de mourir à quinze ans et très certainement pas dans les conditions dans lesquelles elle a dû mourir malheureusement".
La découverte du corps devrait justement permettre d'en savoir davantage sur les dernières heures de Lina. L'adolescente avait disparu, à Plaine, alors qu'elle se dirigeait vers la gare pour prendre le train et rejoindre son petit ami à Strasbourg. Très loin donc de la Nièvre et du cours d'eau où son corps a été retrouvé.
... mais l'enquête se poursuit
Dans un communiqué de presse diffusé ce jeudi 17 octobre, le parquet de Strasbourg indique attendre les résultats de l'expertise médico-légale. De nouvelles expertises, notamment une autopsie, vont désormais avoir lieu pour déterminer les causes de la mort de Lina et si elle a été victime -ou non- d'une agression sexuelle.
"Chacun avait son scénario sur l'explication de la disparition de Lina, poursuit la maire de Plaine. Ce qui est dommage et triste, c'est que l'auteur [présumé] de l'acte, que l'on connaît, ne pourra jamais répondre aux questions que l'on se pose. On va terminer l'histoire, avec le responsable qui est mort et ne pourra pas donner l'explication" poursuit-elle, en référence au suicide de Samuel Gonin, le 10 juillet dernier, principal suspect dans l'enquête.
En effet, rapidement, les enquêteurs ont été amenés à s'intéresser à cet homme de 43 ans, déjà connu des services de police pour des faits de vols et de violences. Décrit comme "limité" intellectuellement, il avait fait des séjours en hôpital psychiatrique et disait avoir "disjoncté" en 2023. En plus, les ADN de Lina et de cet homme de 43 ans qui résidait à Besançon (Doubs), avaient été retrouvés dans une même voiture, volée et retrouvée dans le sud de la France.
"Une page se tourne, estime un conseiller municipal. D'après l'enquête, le monsieur de Besançon est coupable. Je pense personnellement qu'il y en a une deuxième personne, on ne peut pas faire un truc comme ça tout seul. Ce n'est pas possible. On connaîtra la suite peut-être un peu plus tard".
"Dans l'attente des résultats d'expertise médico-légale, le parquet de Strasbourg n'envisage pas d'autres communications", a-t-il indiqué.
Les avocats de la famille, de leur côté, ont annoncé que leurs clients ne souhaitaient "pas réagir" à cette découverte, évoquant leur "douleur immense". "Avant de faire place au recueillement, ils restent dans l'attente des rapports des experts dépêchés sur le lieu de la découverte" précisent Me Correia et Me Airoldi dans un communiqué.