Le décès en décembre de Naomi Musenga, moquée au téléphone par une opératrice du Samu à Strasbourg soulève un tollé. François Braun, président de Samu Urgences de France, réagit aux dysfonctionnements relevés lors de l'appel téléphonique au SAMU.
Les circonstances de la mort de cette jeune femme de 22 ans et de sa prise en charge ne cessent de provoquer une vague de questions, d'indignation et de réactions.
Pour François Braun, président de Samu Urgences de France (SUDF), "l'écoute de cette communication (entre Naomi Musenga et l'opératrice du Samu) est tout simplement insupportable". "Ce que l'on constate dans cet appel c'est déjà un double dysfonctionnement. Un premier lors de l'appel au niveau des sapeurs-pompiers qui n'évaluent pas la gravité de la situation, lors de la transmission de cet appel à l'opératrice du SAMU, et bien sûr un dysfonctionnement lors de la réponse qui est apportée par cette opératrice, qui n'est pas acceptable". "Que les opératrices soient sous pression, oui, mais pour autant, cela ne peut excuser le fait de ne pas respecter les procédures et les protocoles qui veulent qu'un médecin régulateur doit prendre en charge les appels et avoir la vision et la mainmise sur l'ensemble des appels."
De son côté, Patrick Pelloux, président de l'association des médecins urgentistes de France (AMUF), a indiqué mardi sur franceinfo que "la manière qu'il y a eu de répondre à Naomi, et de ne pas comprendre sa détresse, n'est pas pardonnable".
Totalement en phase avec @PatrickPelloux
— Eric FAURE Pdt FNSPF (@FaureFNSPF) 8 mai 2018
Moderniser:
Centres de réception communs pour que TOUS les appels d'urgence aient une réponse
Un numéro unique:112
Mettre fin au dogme unique du tout régulation médicale
Les @PompiersFR appellent à une vraie complémentarité avec les SAMU https://t.co/j8hbVRFZPS
Dans un communiqué commun, ces deux organisations de médecin urgentistes ont demandé mardi "un rendez-vous immédiat" avec la ministre de la Santé "pour trouver des solutions aux problèmes de régulation médicale afin qu'un tel drame ne se reproduise pas". "Les moyens doivent être mis en place pour avoir des régulations médicales modernes et répondant à des critères de qualité", insistent l'Association des médecins urgentistes de France (AMUF) et Samu urgences de France (SUDF).
Les deux organisations soulignent qu'elle "partagent la peine de la famille", se disant "profondément attristées par ce qui s'est passé à Strasbourg". "La prise en charge des appels relevant tant de la santé (Samu) que des secours (Pompiers) doit être moderne et traitée de façon rigoureuse par les professionnels dont c'est le métier", ajoutent-elles.