La mort de la jeune Strasbourgeoise serait due à une "intoxication au paracétamol absorbée par automédication", selon le communiqué du procureur de Strasbourg publié ce mercredi. Thèse contestée par le professeur Marescaux le 22 juin, lors d'une conférence de presse donnée avec les parents de Naomi.
Le procureur de la République de Strasbourg a annoncé ce mercredi l'ouverture d'une information judiciaire pour "non-assistance à personne en péril" dans l'enquête sur la mort de Naomi Musenga, décédée en décembre 2017. Dans ce même communiqué, le procureur souligne avoir évoqué avec la famille de Naomi Musenga, "les éléments médicaux obtenus lesquels expliquent le décès de Naomi Musenga comme étant la conséquence d'une intoxication au paracétamol absorbé par automédication sur plusieurs jours".
Une conclusion qui est loin de faire l'unanimité dans le monde médical. Le professeur Christian Marescaux, médecin strasbourgeois et lanceur d'alerte, que l'hôpital de Strasbourg a tenté de poursuivre en 2015 (avant que la plainte de l'hôpital soit jugée irrecevable), avait déjà réagi le 22 juin lors d'une conférence de presse donnée par la famille en expliquant que les tests toxicologiques réalisés sur Naomi Musenga n'étaient absolument pas probants.
Il y a eu une étude toxicologique chez Naomi. Vous savez dans quel liquide on a prélevé ? On a prélevé dans les liquides de l'oeil et de la plèvre parce qu'il n'y avait plus de sang disponible. Ces dosages de toxiques au niveau de l'oeil ont-ils le moindre sens ? Non !
Naomi a reçu de la morphine, puis un anti-morphinique, puis, un sédatif puissant, l'hypnovel. Aucun de ces produits n'apparaît dans la toxicologie, donc, c'est évident que de faire un dosage au niveau de l'oeil n'est pas une bonne approche toxicologique
Pourquoi l'hôpital et l'Igas [rapport de l'Igas sur les dysfonctionnements dans l'affaire Naomi Musenga en PDF, ndlr] ne veulent pas que le terme "infarctus mésentérique" soit présenté ? Parce qu'il y a des recommandations très claires sur la prise en charge de ces infarctus. Si on reconnaissait que Naomi était morte parce qu'on n'avait pas mis en place ce protocole, cela mettrait en cause la responsabilité de l'hôpital.
L'hôpital planque tout ce qui l'accuse. C'est du camouflage avec du pipeautage (...)
Arrêtez de nous prendre pour des cons, Naomi n'est pas morte parce qu'elle a bouffé trop de paracétamol.
En vidéo, un extrait de la conférence de presse donnée par les avocats de la famille Musenga, les parents et une partie de la famille le 22 juin. Invité par la famille, le professeur Christian Marescaux a mis en doute la thèse d'une intoxication au paracétamol (revoir la conférence de presse dans son intégralité).
Affaire Naomi Musenga by Aymeric Robert on Scribd