"On est à égalité avec l'autre et ça change tout" : à quoi sert l'espéranto, cette langue parlée dans le monde entier

Un congrès européen d'espéranto est organisé à Strasbourg du 8 au 12 mai à l'Université de Strasbourg et à la salle du Manège. L'un des organisateurs nous explique pourquoi il s'est investi dans l'apprentissage de cette langue parlée par environ 100 000 personnes dans 120 pays.

500 personnes de plus de 30 pays se réunissent tous les jours entre le 8 et le 12 mai 2024 à Strasbourg. Ce n'est ni pour une compétition sportive, ni pour un festival ou un concours de musique, mais pour la promotion d'une langue : l'espéranto. Inventé au 19ᵉ siècle dans le but d'obtenir un moyen de communication international et équitable - donc qui ne serait la langue maternelle de personne -, l'espéranto serait aujourd'hui parlé par environ 100 000 personnes, dans 120 pays. 

Joël Fontaine est président d'espéranto Strasbourg. Forte d'une cinquantaine de membres, l'association coorganise le congrès actuel à l'Université de Strasbourg et à la salle du Manège. Il revient pour nous sur l'histoire et surtout sur les applications contemporaines de cette langue.

Depuis quand parlez-vous l'espéranto, et pourquoi vous êtes-vous lancé ?

"J'ai commencé quand j'ai pris ma retraite il y a cinq ans. Au bout d'un an, je le parlais déjà couramment. Il faut savoir que l'espéranto est une langue sans exception, disposant de structures grammaticales logiques, qui permettent d'apprendre bien plus rapidement qu'une langue "classique". En plus il y a des langues latines, 70% des mots viennent du latin, ce qui fait que c'est d'autant plus facile pour les Français ou les Espagnols. Au bout d'un an, je voyageais déjà chez d'autres espérantistes à travers le monde. Avec ma compagne, on adore la rando, alors on s'organise souvent des randonnées en Allemagne avec des Espérantistes." 

Est-ce l'une des raisons pour lesquelles les gens apprennent l'espéranto aujourd'hui : le réseau ? 

"Exact, c'est une des grandes richesses de la langue : vous pouvez vous rendre dans plus d'une centaine de pays et y retrouver des pratiquants, manger avec eux, dormir chez eux, bref, nouer des liens. Aujourd'hui, j'ai des amis espérantistes en Allemagne, mais aussi en Chine. Et quand on voyage, ça permet une immersion extrêmement rapide, bien plus qu'à l'époque où je baragouinais mon anglais et où il y avait de vraies barrières avec les locaux. Avec l'espéranto, on est à égalité avec l'autre et ça change tout." 

On a une association de cheminots, venus du monde entier, qui pratiquent l'espéranto

Joël Fontaine, président de Strasbourg Esperanto

Y a-t-il plus de locuteurs aujourd'hui qu'il y a 10 ou 20 ans ? 

"L'arrivée d'Internet d'abord, puis la pandémie, a beaucoup favorisé la pratique de l'espéranto à travers le monde. Il y a plein de cours en ligne, accessibles et gratuits. Il y a des applications comme Duolingo qui en proposent sur smartphone. Et pendant les confinements, beaucoup de curieux ont sauté le pas, comme ils avaient plus de temps à y consacrer. Moi-même, je m'y suis mis ainsi, sur Internet." 

S'agit-il d'une langue réservée à une certaine catégorie de la population, peut-être déjà amoureuse des langues en général ? 

"C'est vrai que nous avons beaucoup d'amoureux de la langue, des enseignants, des chercheurs. Mais en réalité, il y a plein de personnes différentes. On a par exemple une association de personnels du monde ferroviaire, donc des cheminots, venus du monde entier ! Ou alors une association de cyclistes. Parfois la porte d'entrée est la religion aussi : les catholiques, par exemple, ont une association d'espéranto. Enfin, il y a des sessions sur le congrès de Strasbourg, cette année, qui sont organisées par des jeunes seulement. Alors même si la moyenne d'âge est élevée, car inévitablement ce sont les retraités qui pratiquent la langue car ils ont le temps pour, il y a aussi des jeunes et d'autres publics." 

À quoi servent les congrès, comme celui organisé à Strasbourg du 8 au 12 mai ?

"C'est l'occasion pour les locuteurs de se rencontrer, d'échanger sur les activités des uns et des autres, de découvrir les innovations d'autres pays. Il y a aussi des cours destinés à ceux qui ont déjà pratiqué, et qui voudraient s'y exercer de nouveau, mais également certains réservés aux débutants. Donc si vous voulez vous y mettre pour la première fois, c'est aussi possible !" 

Voici la version de l'article en espéranto, traduite à l'aide d'une IA, revue et corrigée par des êtres humains...

580 homoj el pli ol 30 landoj renkontiĝas ĉiutage inter la 8-a kaj la 12-a de majo 2024 en Strasburgo. Ĝi estas nek por sporta konkurso, nek por festivalo aŭ muzika konkurso, sed por praktiko de lingvo: Esperanto. Elpensita en la 19-a jarcento kun la celo akiri internacian kaj justan komunikilon - do kiu ne estus la gepatra lingvo de neniu - Esperanto estas hodiaŭ parolata de ĉirkaŭ 100.000 homoj en 120 landoj.
Joël Fontaine estas prezidanto de Esperanto Strasbourg. Kun ĉirkaŭ kvindek membroj, la asocio kunorganizas la nunan kongreson en la Universitato de Strasburgo kaj en la Salle du Manège. Li revenas al la historio kaj precipe al la nuntempaj aplikoj de ĉi tiu lingvo por ni.


Kiom longe vi parolas Esperanton, kaj kial vi komencis?


"Mi emeritiĝis antaŭ kvin jaroj. Post unu jaro mi jam flue parolis ĝin. Vi sciu, ke Esperanto estas lingvo senescepta, kun logikaj gramatikaj strukturoj, kiuj ebligas al vi lerni multe pli rapide ol "klasika" lingvo. Krome, estas latinaj lingvoj, 70% de la vortoj venas el la latina, kio eĉ pli facilas por la francoj aŭ la hispanoj, do ni ofte organizas piedvojaĝojn en Germanujo kun esperantistoj.



Ĉu ĉi tiu estas unu el la kialoj, kial homoj hodiaŭ lernas Esperanton: la reto?


"Ĝuste, ĝi estas unu el la grandaj riĉaĵoj de la lingvo: oni povas iri al pli ol cent landoj kaj tie trovi praktikantoj, manĝi kun ili, dormi kun ili, resume, krei rilatojn. Hodiaŭ, mi havas esperantistajn amikojn en Germanio, sed ankaŭ en Ĉinio, kaj kiam ni vojaĝas, ĝi permesas ege rapidan mergiĝon, multe pli ol en la tempo kiam mi babiladis pri mia angla kaj estis veraj baroj kun la lokuloj, ni estas samnivelaj kaj tio ŝanĝas ĉion."

Ĉu estas pli da parolantoj hodiaŭ ol antaŭ 10 aŭ 20 jaroj?


“La alveno de Interreto unue, poste la pandemio, ege promociis la praktikon de Esperanto tra la mondo. Estas multaj interretaj kursoj, alireblaj kaj senpagaj. Estas aplikaĵoj kiel Duolingo kiu proponas kursojn por saĝtelefonoj. Kaj dum la trudizoliĝoj multaj scivolemaj homoj komencis, ĉar ili havis pli da tempo por dediĉi al ĝi. Mi mem komencis fari ĝin tiel, en Interreto."

Ĉu ĝi estas lingvo rezervita por certa kategorio de personoj, eble jam enamiĝinta al lingvoj ĝenerale?


"Estas vere, ke ni havas multajn lingvoamantojn, instruistojn, esploristojn. Sed fakte, estas multaj diversaj homoj. Ekzemple, ni havas asocion de fervojlaboristoj, do fervojistoj, el la tuta mondo! Aŭ asocio de biciklantoj. Foje, la pordo povas esti religio: la katolikoj, ekzemple, havas Esperanto-asocion. Finfine, estas kunsidoj dum la ĉi-jaro kongreso en Strasburgo, kiuj estas organizataj nur de junuloj. Eĉ se la averaĝa aĝo estas alta, ĉar neeviteble estas emeritoj kiuj praktikas la lingvon ĉar ili havas la tempon, estas ankaŭ junuloj kaj aliaj publikoj".

Por kio estas kongresoj kiel tiu organizita en Strasburgo de la 8-a ĝis la 12-a de majo?

 “Estas okazo por parolantoj renkontiĝi, diskuti pri reciprokaj agadoj, malkovri novaĵojn el aliaj landoj. Estas ankaŭ kursoj destinitaj al tiuj, kiuj jam praktikis, kaj kiuj ŝatus ĝin denove ekzerci, sed ankaŭ iuj rezervitaj por komencantoj. Se vi volas provi ĝin unuafoje, tio ankaŭ eblas!

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