À 6 jours du premier tour des élections législatives anticipées, les files s'allongent devant les commissariats. Les délais sont très variables, allant de 15 minutes à plus d'1h30 d'attente. La police conseille vivement d'effectuer les premières démarches en ligne afin de gagner du temps une fois au commissariat.
Depuis plusieurs jours, il y a désormais deux files devant l’hôtel de police de Strasbourg, l’une pour les procurations, l’autre pour le tout-venant et c’est la première qui est la plus fournie. En ce lundi midi, ils sont une vingtaine à patienter sur le parvis et le flux ne tarit pas. Dès qu’une personne entre dans le commissariat, une autre arrive en bout de file.
La plupart sont des étudiants qui profitent d’une pause entre deux cours pour faire valider leur procuration. Beaucoup ont un téléphone portable en main, ils ont déjà réalisé les démarches en ligne sur maprocuration.gouv.fr et disposent d’un numéro de dossier. Ils n'ont plus qu’à faire valider leur procuration en présentant leur carte d’identité. D’ailleurs, ils sont appelés en priorité par le policier qui assure l’accueil du public.
Hyacinthe sort du commissariat avec le sourire. Sur son portable, un SMS indiquant que sa procuration est validée. Avec l'attente, cela lui aura pris un quart d’heure. "C'est plus rapide que pour les européennes " affirme l’étudiant.
1h30 d'attente au commissariat de la Robertsau
En revanche, personne n’a réussi à faire l’intégralité des démarches en ligne. Pour cela, il faut impérativement disposer d’une carte d’identité numérique, avoir certifié son identité via la plateforme France identité et la faire valider physiquement la première fois auprès d'une autorité compétente. Trop compliqué pour Lucas alors même qu’il dispose d’une carte d’identité nouvelle génération. "Je n’ai pas réussi alors j’ai écourté ma pause déjeuner pour venir directement".
Du côté du commissariat de la Robertsau au nord-ouest de Strasbourg, c’est une autre histoire. Ce lundi matin, Dominique a attendu une heure et demie. "C’est regrettable qu’on ne puisse pas tout faire en ligne" fulmine-t-elle. Dans la file devant elle, un homme affirme avoir pris une journée de congé pour réaliser les démarches.
"Ce qui prend un temps fou, c’est la version papier " prévient Joel Irion en charge de la communication à la direction interdépartementale de la police nationale du Bas-Rhin. "La moindre rature annule la procuration et beaucoup de gens se trompent en remplissant le formulaire donc il faut tout recommencer ".
Plus d'1 million de procurations enregistrées
Les autorités préconisent vivement de passer par la procuration en ligne. "Vous faites tout sur votre téléphone portable et les démarches au commissariat seront bien plus rapides" conseille le policier.
Quant aux pics d’affluence, "c’est très aléatoire" constate Joël Irion. Si la situation devenait ingérable, la police pourrait renforcer son dispositif d’accueil d’ici le milieu de la semaine avec du personnel et des bureaux dédiés. "L’idée est de retenir les gens le moins longtemps possible" promet Joël Irion.
À noter qu'il n'y a pas de date butoir pour établir une procuration. D’après le ministre de l’Intérieur, le nombre de procurations enregistrées à l’échelle nationale s'élevait à 1 055 067 vendredi 21 juin, c'est déjà plus qu'en 2022 aux dernières législatives.
Dans la file d’attente devant l’hôtel de police de Strasbourg, ils sont nombreux à établir une procuration pour la première fois. C’est le cas de Pierre. "J’attends depuis 30 minutes, souffle-t-il, je suis en congé, j’aimerais faire autre chose mais bon cette fois, je me suis dit : faut y aller ! "