Le tribunal administratif de Strasbourg s'est prononcé ce lundi sur le cas d’une famille de réfugiés albanaise installée dans le camp sauvage, derrière la gare. Comme elle, une soixantaine de familles campent dans des conditions difficiles sur un terrain rue du Rempart à Strasbourg.
Héberger la famille de réfugiés albanais d'ici 48 heures.C'est ce qu'a ordonné le tribunal administratif de Strasbourg. L'avocate strasbourgeoise de l'affaire, Maître Sophie Schweitzer, défend, depuis le mois de juin, plusieurs cas de campeurs qui bénéficient d'une attestation de demandeurs d'asile.
Comme cette famille albanaise qui campe sous des tentes depuis le mois de juillet, dans des conditions assez difficiles. Qui plus est, avec deux enfants malades. Les deux sont épileptiques et l‘aînée est en fauteuil roulant, dans l’incapacité de se déplacer seule. Pour l'avocate, il était urgent d'agir.
« Le tribunal administratif a compris l'urgence et a répondu positivement à notre requête. On ne peut pas laisser vivre une famille avec deux enfants malades dans de telles conditions. C’est inconcevable ! J'envoie systématiquement un courrier à l'Office français de l'immigration et de l'intégration pour loger ces personnes. Car elles sont dans l'obligation de leur trouver une solution, c'est la loi. Nous allons nous servir de cette décision pour les autres cas qui sont en cours. Si l'on n'obtient pas de mesures d'hébergement d'urgence, on attaquera en référé systématiquement. »
Depuis le mois de juin, des dizaines de familles sont installées dans un camp sauvage, derrière la gare de Strasbourg. Valérie Suzan, présidente de Strasbourg Action Solidarité, intervient deux à trois fois par semaine et regrette les conditions dégradantes dans lesquelles vivent ces campeurs.
« Nous connaissons ces familles, nous voyons dans quelle misère elles vivent. Et même avec des enfants… Tous les jours on nous demande du lait, des couchess. Ces familles n’ont rien. Plusieurs personnes sont malades sur le campement et personne ne bénéficie de prise en charge médicale. Si on ne les aide pas, personne ne les aidera. »
Plusieurs cas de maladies ont, en effet, été decelés dans le camp, notamment des cas de tuberculose. Une situation plus que préoccupante pour Me Sophie Schweitzer.
"C'est alarmant. Les conditions d'hygiène sont médiocres, il ne faut pas s'étonner donc des cas de maladies. 4 toilettes pour 48 familles; aucune douche... Où va-t-on ? C'est vraiment le tiers-monde... à Strasbourg !"
Parallèlement, la Ville de Strasbourg avait saisi le Tribunal de grande instance pour obtenir l'évacuation du site. L'audience devait se tenir mardi 8 août dernier mais Me Sophie Schweitzer a demandé et obtenu le renvoi de l'audience au 12 septembre prochain.